Dans un rapport publié mardi, intitulé "Abattoir humain: pendaisons et extermination de masse à la prison de Saydnaya", l'ONG indique que ces exécutions collectives, constitutives de crimes contre l'humanité et crimes de guerre, se poursuivent probablement aujourd'hui.
L'organisation non gouvernementale a dénoncé une "politique d'extermination".
20 à 50 exécutions par semaine
D'après Amnesty, 20 à 50 détenus ont été exécutés chaque semaine dans la prison de Sednaya, au nord de Damas, soit entre 5000 et 13'000 pendant les quatre premières années de la guerre civile. Des groupes allant jusqu'à 50 personnes ont été extraits de leurs cellules pour des procès arbitraires, battus, parfois violés, puis pendus les yeux bandés.
Les exécutions ont été menées en secret et les corps des victimes inhumés dans des fosses communes à l'extérieur de la capitale sans que les familles des victimes ne soient informées du sort de leur proche, dit l'ONG.
rens/reuters
Plus de 80 témoins
Le rapport s'appuie sur des entretiens avec 84 témoins, dont d'anciens gardiens et responsables du régime de Damas, mais aussi d'anciens détenus, des juges, des avocats et des experts du système pénitentiaire syrien.
Bachar al Assad ne prête aucune attention à la Cour pénale internationale
Le président syrien Bachar al-Assad a estimé que la défense de la Syrie était plus importante que le risque d'être poursuivi devant la Cour pénale internationale (CPI) qui juge des crimes contre l'Humanité.
"Pour moi en tant que président, quand j'assume mes responsabilité de défendre le pays, et il en va de même pour le gouvernement et pour l'armée, nous ne regardons pas cette question, nous n'y prêtons pas attention", a déclaré Bachar al Assad à des journalistes, qui l'interrogeaient sur l'éventualité que des responsables de crimes contre l'Humanité soient jugés par la CPI basée à La Haye.
"Nous devons défendre notre pays par tous les moyens et (...) nous ne prêtons aucune attention à ce tribunal ou à aucune institution internationale", a martelé le chef de l'Etat dans un entretien accordé à des journalistes belges et publié mardi par l'agence officielle Sana.