Le texte qui légalise des colonies israéliennes sauvages a scandalisé les Palestiniens et les défenseurs d'une solution à deux Etats. Ils l'ont qualifiée de crime de guerre, de vol légalisé ou de pas de plus vers l'annexion de la Cisjordanie.
De Londres au Caire, en passant par Paris, Berlin, Ankara ou Amman, elle a suscité une série de condamnations de la communauté internationale, ouvertement inquiète d'un nouveau coup porté à une paix insaisissable entre Israéliens et Palestiniens. Les Etats-Unis n'ont pas fait de commentaires.
"Seuil dangereux"
La décision du Parlement israélien est "contraire au droit international et aura de vastes conséquences juridiques pour Israël", estime le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres.
La porte-parole de la diplomatie de l'Union européenne Federica Mogherini a elle jugé que cette loi franchissait un "seuil nouveau et dangereux", appelant à ne pas la mettre en oeuvre.
Adoptée lundi soir par le Parlement israélien, la loi autorise l'Etat à s'approprier, contre compensation, des terrains privés palestiniens en Cisjordanie sur lesquels des Israéliens ont construit sans autorisation.
Contraire à la Constitution?
Pour ses promoteurs, la loi protégera les colons d'évictions comme celle, la semaine passée, de la colonie "sauvage" d'Amona. Elle devrait revenir à "légaliser" 53 colonies dites "sauvages" et à exproprier au minimum plus de 800 hectares de terres palestiniennes, selon l'organisation israélienne la Paix maintenant.
Le procureur général d'Israël a déjà estimé que ce projet n'était pas conforme à la Constitution et qu'il enfreignait le droit international. Il a fait savoir qu'il ne le soutiendrait pas devant la Cour suprême.
Les défenseurs des droits humains et de la cause palestinienne ont d'ailleurs annoncé leur intention de saisir la Cour suprême pour faire annuler le nouveau texte.
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agences/vtom