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L'ex-patron du FMI Rodrigo Rato accusé de fraude pour 6,8 millions

L'ancien patron du FMI Rodrigo Rato et ex-ministre des Finances espagnol était déjà jugé pour détournement de fonds. [keystone - BALLESTEROS]
L'ancien patron du FMI Rodrigo Rato et ex-ministre des Finances espagnol était déjà jugé pour détournement de fonds. - [keystone - BALLESTEROS]
Le fisc espagnol accuse l'ex-patron du Fonds monétaire international (FMI) Rodrigo Rato d'une fraude fiscale de 6,8 millions d'euros (7,2 millions de francs) entre 2004 et 2015, dans un rapport consulté mercredi par l'AFP.

Ces accusations contre le directeur du FMI de 2004 à 2007 s'ajoutent à d'autres ennuis judiciaires. Rodrigo Rato attend encore son jugement dans une vaste affaire de détournements de fonds lors de son passage à la présidence de la banque Bankia, entre 2010 et 2012.

Ministre de l'Economie de 1996 à 2004, il a omis de déclarer "plus de 14 millions d'euros de revenus, de 2004 à 2015 inclus", indique le rapport de l'Office national de lutte contre la fraude (ONIF), rattaché au fisc, dévoilé mercredi par le quotidien El Pais.

Manque à gagner

Le document, fruit de deux ans d'enquête, a été remis fin janvier à un juge madrilène. La non déclaration de ces revenus a abouti à un manque à gagner pour le fisc de plus de 120'000 euros chaque année, soit un total de 6,8 millions d'euros.

Le montant descend à 5,4 millions d'euros quand on exclut les années pour lesquelles les faits sont prescrits, avant 2009. La moitié des revenus non déclarés provenaient d'un système d'évasion fiscale.

afp/fme

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Quatre sociétés pour dissimuler des revenus

Quatre sociétés au nom de Rodrigo Rato -deux panaméennes, une britannique et une espagnole- "ont été utilisées pour dissimuler des revenus et du patrimoine financier ayant échappé au contrôle fiscal et dont le bénéficiaire effectif était M. Rodrigo Rato", peut-on lire dans le rapport.

Une autre partie des revenus non-déclarés provenait des activités d'une société de publicité et de relations publiques fondée par Rodrigo Rato quelques mois avant d'être nommé numéro deux du gouvernement conservateur en 1996.

Rodrigo Rato conteste le rapport

Rodrigo Rato a déclaré à El Pais qu'il contesterait ce rapport qui selon lui "contient des données fausses ou erronées que le fisc était en capacité de connaître depuis longtemps car ils se trouvaient dans ses archives".

En 2015, la police financière avait arrêté l'ancien patron du FMI, perquisitionné son domicile et son bureau, et déclenché une enquête pour fraude fiscale, blanchiment de capitaux, faux en écriture et usage de faux.