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Près de 80'000 Roumains dans la rue au treizième jour de contestation

Les protestataires roumains ont tenu le défi lancé sur les réseaux sociaux en formant un immense drapeau roumain grâce à des panneaux de couleurs illuminés par les lumières des téléphones portables. [Reuters - Liviu Florin Albei]
Les protestataires roumains ont tenu le défi lancé sur les réseaux sociaux en formant un immense drapeau roumain grâce à des panneaux de couleurs illuminés par les lumières des téléphones portables. - [Reuters - Liviu Florin Albei]
Bravant des températures glaciales, près de 80'000 personnes sont descendues dans les rues des grandes villes de Roumanie. L'abrogation du décret contesté doit encore être validée par le Parlement.

Bleu, jaune, rouge: des dizaines de milliers de manifestants ont formé dimanche à Bucarest un drapeau roumain géant illuminé par leurs téléphones portables. Ils réclament la démission du gouvernement social-démocrate qu'ils accusent de miner la lutte contre la corruption.

A Bucarest, ils étaient jusqu'à 50'000 rassemblés devant le siège du gouvernement, place de la Victoire, scandant en choeur "voleurs" et "démission", selon les estimations de plusieurs médias roumains dont la télévision publique, les autorités ne donnant pas de chiffres. Au total, ce sont près de 80'000 personnes qui ont défilé dans les grandes villes du pays.

"Carton rouge au gouvernement"

"Nous voulons défendre l'Etat de droit dans ce pays", explique Gheorghe Badescu, un médecin d'une petite ville à 100 km de Bucarest. Son fils Ionut, médecin en Grande-Bretagne, renchérit: "Les Roumains veulent être représentés par des gens honnêtes."

Adrian Tofan, un entrepreneur de 33 ans, veut quant à lui "donner un carton rouge" au gouvernement. "La démission du ministre de la Justice ne suffit pas après ce qu'il a tenté de faire, ni l'abrogation du décret", poursuit-il.

>> Lire aussi : Laura Codruta Kovesi, le visage de la lutte contre la corruption en Roumanie

Moins d'un mois après son investiture, le gouvernement roumain dirigé par le Parti social-démocrate (PSD) a suscité un mouvement de contestation populaire sans précédent depuis la chute du communisme en 1989 après avoir pris le 31 janvier, de nuit et en catimini, un décret assouplissant la législation anticorruption.

Décret abrogé

Face à la fronde, le gouvernement a reculé et abrogé le décret il y a une semaine. Mais l'abrogation doit encore être validée par le Parlement où les sociaux-démocrates ont une large majorité. Le ministre de la Justice Florin Iordache, artisan du décret, a quant à lui démissionné jeudi.

>> Lire aussi : Démission du ministre roumain à l'origine du décret contesté

AFP/ta

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