Michael Flynn aura tenu quatre jours. Le conseiller à la sécurité nationale du président Trump a démissionné lundi soir, moins de 96 heures après les révélations de la presse sur ses contacts inappropriés avec la Russie, alors que Barack Obama était encore en fonction.
Dans sa lettre de démission, Michael Flynn a reconnu avoir "par inadvertance trompé le vice-président élu (Mike Pence) et d'autres personnes avec des informations incomplètes sur ses discussions téléphoniques avec l'ambassadeur de Russie".
Discussions potentiellement illégales
Concrètement, au moment même où l'administration Obama ordonnait fin décembre des sanctions contre la Russie pour son ingérence présumée dans les élections américaines, Michael Flynn assurait lui l'ambassadeur de Russie à Washington Sergey Kislyak que le président élu Donald Trump serait beaucoup moins sévère. Or de telles discussions sont potentiellement illégales, selon le Washington Post et le New York Times, à l'origine de ces révélations vendredi.
A l'époque, Barack Obama avait décidé de sanctionner 4 personnalités et 5 entités et il avait aussi expulsé 35 diplomates russes.
Mike Pence induit en erreur
Facteur aggravant, Michael Flynn avait induit en erreur son propre camp, en particulier Mike Pence, le futur vice-président. Il avait ainsi déclaré début janvier que la conversation avec l'ambassadeur n'avait pas porté sur les sanctions, une affirmation reprise publiquement par Mike Pence.
Selon le New York Times, qui cite deux sources au sein du département de la Défense, l'armée va jusqu'à soupçonner Michael Flynn d'avoir reçu de l'argent de la part du gouvernement russes lors d'un voyage à Moscou en 2015.
Successeur ad interim
Âgé de 58 ans, Michael Flynn, ancien directeur du renseignement militaire américain, était l'une des rares figures du sérail de la défense américaine à avoir soutenu Donald Trump pendant sa campagne électorale. Il était connu pour son indulgence avec la Russie et sa ligne dure face à l'extrémisme islamique.
Le général Keith Kellog, secrétaire général du Conseil de sécurité nationale, le remplacera le temps que le président Donald Trump lui trouve un successeur. La candidature de David Petraeus, général à la retraite et ancien directeur de la CIA, serait envisagée.
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