Des médecins-légistes malaisiens tentent d'élucider le spectaculaire homicide de Kim Jong-Nam perpétré lundi, imputé par Séoul à des agents oeuvrant pour la Corée du Nord.
Ces experts effectuaient vendredi des analyses à partir d'échantillons du défunt, afin de déterminer la substance toxique qui a apparemment été aspergée sur son visage au moment où il s'apprêtait à prendre un avion à Kuala Lumpur.
Opposés à l'autopsie
Des diplomates nord-coréens se sont opposés à l'autopsie, selon des responsables malaisiens, mais Kuala Lumpur est resté ferme en prévenant vendredi que le corps ne serait pas remis à Pyongyang tant que les procédures ne seraient pas achevées.
"Jusqu'ici, aucun membre de la famille ou proche n'est venu identifier ou réclamer le corps. Nous avons besoin d'échantillons ADN d'un membre de la famille pour établir le profil de la personne décédée", a déclaré le chef de la police de l'Etat de Selangor, où est situé l'aéroport.
afp/cab
Deus suspectes interrogées
La police interroge deux suspectes, l'une détentrice d'un passeport vietnamien, l'autre d'un passeport indonésien, ainsi que le petit ami de cette dernière, un Malaisien.
Kim Jong-Nam, 45 ans, avait été attaqué lundi par deux femmes qui lui auraient jeté un liquide au visage dans le hall de départ de l'aéroport.
L'homme s'est ensuite plaint de maux de tête et hurlait de douleurs avant de succomber pendant son transfert à l'hôpital.
La Corée du Sud a pointé du doigt son voisin du Nord, citant un "ordre permanent" du dictateur Kim Jong-Un pour éliminer son demi-frère, et une tentative d'assassinat manquée en 2012.
Tombé en disgrâce en 2001
Kim Jong-Nam, un temps pressenti pour être l'héritier du régime, était tombé en disgrâce après avoir été arrêté en 2001 à l'aéroport de Tokyo avec un passeport falsifié de la République dominicaine. Il aurait alors affirmé qu'il voulait visiter Disneyland.
Après cette mésaventure, Kim Jong-Nam avait vécu de fait en exil.
Les annonces de purges, d'exécutions et de disparitions - certaines confirmées, d'autres non - sont fréquentes depuis l'arrivée au pouvoir de Kim Jong-Un fin 2011.