La solution à deux Etats est aujourd'hui dans l'impasse. "On est actuellement dans une situation où l'on voit très mal comment réaliser l'Etat palestinien", constate Pascal de Crousaz, spécialiste du Proche-Orient et professeur au Global Studies Institute de l'Université de Genève.
A ses yeux, même si les Palestiniens avaient reçu l'intégralité des territoires conquis par Israël en 1967, soit les territoires occupés, "cela ne représentait au départ que 21% de la Palestine".
Un Etat unique, mais sous quelle forme?
Réagissant aux propos tenus par le nouveau président des Etats-Unis Donald Trump, Pascal de Crousaz observe que la solution à deux Etats avait disparu du programme du Parti républicain en juillet 2016 déjà.
Le chercheur s'interroge sur la forme que prendrait un éventuel Etat regroupant Israéliens et Palestiniens. "Israël va-t-il accorder des droits politiques aux Palestiniens qui y vivent? S'il leur accorde des droits égaux, notamment le droit de vote, c'est la fin d'Israël en tant qu'Etat juif. S'il ne leur accorde pas de droits, c'est la fin d'Israël en tant qu'Etat démocratique."
Petites taches de zones palestiniennes
Dans les faits, Pascal de Crousaz, de retour d'Israël, constate qu'on assiste "à une multiplication des constructions de colonies" et de "démolitions de maisons palestiniennes". "Il n'y a plus que des petites taches de zones palestiniennes autonomes", note-t-il. Dès lors, tracer les frontières d'un éventuel Etat palestinien va s'avérer "un casse-tête".
Le docteur en relations internationales pointe également l'influence des colons sur la politique israélienne. "C'est 5% de la population, déclare-t-il. Mais ils ont un effet de levier extraordinaire. Bien qu'ils aient leur propre parti, ils infiltrent des partis de droite moins radicaux comme le Likoud. Ils font de l'entrisme au sein du système judiciaire et de l'armée."
Selon Pascal de Crousaz, la majorité de la population israélienne n'adhère toutefois pas à "cette vision extrêmiste".
Théo Allegrezza