La présidente du Front national était convoquée mercredi pour être entendue par les enquêteurs en audition libre à l'Office anticorruption de la police judiciaire à Nanterre, près de de Paris. Elle a refusé de s'y rendre, ont indiqué des sources proches de l'enquête.
"Comme pendant les régionales, je ne répondrai pas pendant la campagne électorale. Cette période ne permettant ni la neutralité ni la sérénité nécessaire au fonctionnement correct de la justice", a expliqué la candidate à la présidentielle, invoquant une "trêve judiciaire".
Recel d'abus de confiance
Sa cheffe de cabinet a été placée mercredi en garde à vue avant d'être inculpée pour recel d'abus de confiance. Son garde du corps en est ressorti sans inculpation.
Protégée par son immunité de députée européenne, Marine Le Pen ne peut être contrainte pour être entendue ni soumise à aucune mesure coercitive. Il faudrait que les juges d'instruction fassent une demande de levée d'immunité, soumise au Parlement européen.
ats/jvia
Soupçons d'emplois fictifs
Les juges d'instruction ont été saisis depuis décembre après une enquête du parquet de Paris. Ils cherchent à déterminer si le Front national a mis en place un système pour que le Parlement européen prenne en charge, via des contrats d'assistants parlementaires, des salaires de cadres ou d'employés du parti en France.
Les cas des deux assistants frontistes, salariés en 2011 pour l'un, et de 2010 à 2016 pour l'autre, ne sont pas les seuls visés par l'enquête. Le Parlement européen les considère toutefois suffisamment établis pour avoir réclamé à Marine Le Pen un total de 339'946 euros (362'000 francs) de salaires qu'il estime indûment versés.