Les troupes "contrôlent désormais l'accès à l'ouest du pont", situé dans le sud de Mossoul, a indiqué le général Yahya Rasool, porte-parole du commandement. "Cela signifie que le pont est sous notre contrôle des deux côtés."
Le "quatrième pont", comme il est surnommé, a été endommagé par des bombardements et est impraticable. Tout comme les quatre autres ponts qui enjambent le Tigre dans la ville.
Sa reprise va toutefois permettre d'établir un pont flottant à proximité et d'élargir les options de l'armée pour attaquer les derniers quartiers encore contrôlés par l'EI dans l'ouest de Mossoul, selon des responsables militaires. Le pont temporaire permettra de "faire traverser du matériel et des munitions" d'une rive à l'autre, selon le colonel Falah al-Wabdan, des Forces de réaction rapide du ministère de l'Intérieur.
Aucun bilan sur les victimes
Par ailleurs, "les combats de rue sont intenses (...). Mais nos forces progressent et l'ennemi est brisé", a ajouté Yahya Rasool. Aucun bilan n'a été donné sur le nombre de morts et de blessés, d'un côté comme de l'autre.
Les forces irakiennes avaient chassé fin janvier les djihadistes de la rive orientale de Mossoul, trois mois après le début d'une vaste offensive pour reprendre le dernier grand fief de l'EI en Irak. Elles ont lancé le 19 février une nouvelle phase pour reconquérir l'ouest de Mossoul, où les djihadistes sont mieux implantés.
agences/ebz/tmun
Environ 2000 djihadistes toujours à Mossoul-Ouest
Il resterait quelque 2000 djihadistes à Mossoul-Ouest, selon des estimations américaines. Ces combattants peuvent infliger de fortes pertes en recourant à leurs actions de guérilla habituelles, comme les explosions d'engins piégés et les attentats suicides.
Les troupes de Bagdad avancent aussi dans les zones désertiques au sud-ouest pour couper complètement Mossoul des territoires tenus par l'EI dans l'est de la Syrie.
"Globalement, toutes les forces progressent comme prévu et le font rapidement", a déclaré le général Abdelamir Yarallah à Taloul al-Atshana, le point culminant de la province de Ninive dont Mossoul est la capitale.
Civils pris au piège
Ces derniers jours, quelques centaines de civils ont fui au fur et à mesure de la progression des troupes irakiennes pour se réfugier à l'extérieur de la ville ou dans les zones déjà reprises de l'est.
"Alors que la bataille de Mossoul-Ouest entre dans sa deuxième semaine, nous sommes extrêmement inquiets pour les quelque 800'000 personnes piégées dans les conditions les plus précaires", a déclaré Karl Schembri, porte-parole du Norwegian Refugee Council.
Les Nations unies avaient prévu l'exode d'environ 250'000 personnes de Mossoul-Ouest, mais seules quelques centaines l'ont fait jusque là, faute de couloirs humanitaires disponibles. 160'000 habitants de Mossoul ont déjà été déplacés hors de la ville suite à l'offensive pour reprendre l'est de la cité.