En quinze jours, l'armée syrienne s'est emparée de 18 villages, dont Tadef, au sud de la ville d'Al-Bab, a indiqué lundi une source de sécurité à Damas. Ancien fief de l'EI, Al-Bab a été conquise jeudi dernier par l'armée turque, alliée à des rebelles syriens.
Les forces syriennes ont pris le contrôle de 600 km2 dans cette partie de la province d'Alep. Le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) Rami Abdel Rahmane a confirmé cette avancée.
Jonction avec les Forces démocratiques syriennes
Par ailleurs, l'armée syrienne a fait lundi la jonction avec les Forces démocratiques syriennes (FDS), au sud de la ville de Minbej, dans le nord du pays. Les FDS sont une coalition regroupant des autonomistes kurdes et des combattants arabes anti-EI.
Si près d'Al-Bab, le face-à-face est tendu avec les militaires turcs, que Damas considère comme des "envahisseurs", les relations sont bien meilleures avec les FDS près de Minbej. "Il existe une sorte de trêve entre nous. Donc, il n'y aura pas de combats entre nous" à Minbej, a affirmé le porte-parole des FDS.
Selon Rami Abdel Rahmane, l'armée syrienne a trois objectifs dans le nord: "Empêcher les forces turques alliées aux rebelles d'avancer vers le sud, faire la jonction avec les FDS et prendre la localité d'al-Khafsa, où se trouve une station de pompage d'eau alimentant la ville d'Alep et qui est mise hors service par l'EI depuis un mois et demi".
Les forces de Damas à 4 km de Palmyre
Dans le centre de la Syrie, l'armée n'est plus qu'à 4 km de la ville antique de Palmyre. Elle tente, selon une source de sécurité à Damas, "d'y prendre en tenailles les djihadistes" de l'EI. Ces derniers avaient repris le contrôle de ce joyau archéologique en décembre, après l'avoir déjà contrôlé entre mai 2015 et mars 2016.
Dans la province d'Idleb, au nord-ouest du pays, où les djihadistes de Fateh al-Cham sont dominants, l'aviation du régime a effectué un raid meurtrier contre la ville rebelle d'Ariha. Treize civils, dont trois enfants, y ont été tués dans la nuit de dimanche à lundi, selon l'OSDH. Vingt personnes ont également été blessées et sept autres sont encore portées disparues.
agences/kkub/tmun
Des pourparlers ardus à Genève
A Genève, les pourparlers sur la Syrie se poursuivaient entre les différentes parties au conflit dans un contexte tendu. Le Haut Comité des négociations (HCN), principal groupe d'opposition, a rejeté le scénario de Staffan de Mistura. L'émissaire de l'ONU propose de discuter en parallèle trois éléments de la transition politique: la gouvernance, une nouvelle Constitution et des élections.
Le HCN a insisté sur "l'ordre" à établir dans la discussion. Comme le groupe d'opposition dit du Caire, il veut d'abord des avancées sur un gouvernement de transition avant de négocier les autres questions. Le HCN rejette en outre tout gouvernement élargi et souhaite le départ du président syrien Bachar al-Assad.
Le Conseil de sécurité votera mardi sur des sanctions pour la Syrie
Le Conseil de sécurité des Nations unies votera mardi sur un projet de résolution qui imposerait des sanctions à la Syrie, accusée d'avoir utilisé des armes chimiques, selon des diplomates lundi.
La Russie, allié clé du régime syrien de Bachar al-Assad, a d'ores et déjà prévenu en fin de semaine passée qu'elle mettrait son veto à une telle mesure. Moscou a déjà mis son veto à six reprises pour protéger son allié syrien.