Connu même hors des frontières de son pays, DJ Fabo était devenu le symbole de la lutte pour le suicide assisté dans une Italie dont le Parlement - selon ses propres mots - "manque de courage et brille par son immobilisme". Dans une lettre ouverte écrite en janvier, il avait imploré le président de la République italienne Sergio Mattarella de lui accorder le droit de mourir chez lui.
Tétraplégique et aveugle depuis un accident de la route survenu il y a un peu moins de trois ans, le jeune quadragénaire a été obligé de se rendre à l’étranger, parce que sa propre patrie lui refusait le droit de mourir chez lui, a-t-il déclaré avant de rendre son dernier souffle. Il a fait appel aux services de l'association Exit.
Le retour de la question au Parlement italien?
La mort de Fabiano Antoniani a été annoncée sur Twitter par l'homme politique Marco Cappato, militant en faveur du droit à l'euthanasie, qui a accompagné le DJ dans son combat. "Fabo est mort à 11h40. Il a choisi de s'en aller en respectant les règles d'un pays qui n'est pas le sien", a écrit l'ancien député européen.
Ce décès, largement répercuté par les réseaux sociaux et qui a suscité de vives réactions sur l’échiquier politique, pourrait accélérer le débat sur l'euthanasie dans la Péninsule. Ce n’est qu’en mars 2016 que la question avait été abordée pour la première fois au Parlement et au Sénat. Un quart des élus s’étaient déclarés favorables à l’introduction d’une telle base légale.
Nicole della Pietra/dk
Cinquante Italiens partis mourir en Suisse en 2016
En 2016, 50 Italiens sont partis mourir en Suisse, a affirmé au quotidien La Stampa Exit-Italia, dont le siège est à Turin. L'association aide les Italiens désireux de mettre fin à leurs jours à se rendre en Suisse. "En 2004, on recevait une trentaine d'appels par semaine. Aujourd'hui, nous en recevons trois fois plus", a expliqué l'association.
Par ailleurs, le responsable politique Marco Cappato, qui a conduit Fabio Antoniani en Suisse, s'est rendu mardi après-midi dans un commissariat de Milan pour se dénoncer. "L'Etat doit assumer sa responsabilité quand seuls ceux qui ont 10'000 euros et peuvent être transportés vont en Suisse, sinon il faut subir un suicide dans des conditions plus terribles ou la torture d'une vie dont on ne veut plus", a-t-il déclaré à la presse.
(ats)