Au total, le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) a interrogé 122 migrants en Libye, dont deux tiers de femmes et un tiers d'enfants. La plupart des enfants ont mentionné des difficultés, et davantage de jeunes femmes que de jeunes hommes ont subi des violences physiques.
Près de la moitié des femmes font état d'abus sexuels pendant leur déplacement. Celles qui ont été détenues dénoncent le manque de nourriture, de mesures d'hygiène et de soins, mais aussi la surpopulation dans les sites où elles étaient retenues.
Manque de nourriture
Plusieurs enfants ont par ailleurs manqué de nourriture avant d'arriver en Libye. Certaines femmes ont dû abandonner un ou plusieurs enfants pendant qu'elles se déplaçaient.
La plupart de ces migrants ont dû s'endetter auprès de criminels, s'exposant à des enlèvements ou du trafic. Ils s'attendent à devoir travailler longtemps en Libye avant de pouvoir partir vers l'Europe.
ats/tmun
Mesures "plus fortes pour protéger les enfants" nécessaires
L'UNICEF a dénoncé mardi à Genève cette situation: il faut établir des mesures "plus fortes pour protéger les enfants" migrants, a affirmé Afshan Khan, directrice régionale et coordinatrice spéciale de l'organisation. L'UNICEF recommande à tous les acteurs de lancer une initiative régionale pour améliorer l'enregistrement et l'encadrement de ces personnes.
Le dialogue entre Etats doit être renforcé et des mécanismes établis entre eux pour faciliter le regroupement familial. Parmi les autres mesures préconisées par l'UNICEF, la Libye doit mettre un terme à la détention d'enfants pour des contrôles migratoires.
Un système d'enregistrement des migrants mineurs à instaurer
Pour lutter contre cette situation, l'UNICEF estime qu'il faut investir dans l'extension du dispositif d'assistance ou dans les autorités locales responsables de la protection des enfants. Et les forces de sécurité doivent être davantage sensibilisées aux droits des migrants. Il faut en outre lutter contre les discriminations envers les ressortissants d'Afrique subsaharienne.
Un système national d'enregistrement des migrants mineurs qui ne sont pas arrivés avec leur famille doit aussi être établi. Au total, l'UNICEF a aidé en 2016 plusieurs dizaines de milliers d'enfants en Libye.