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Le plus grand procès de putschistes présumés s'ouvre en Turquie

Le procès s'est ouvert sous haute sécurité dans la prison de Sincan près d'Ankara. [afp - Adem ALTAN]
Le procès s'est ouvert sous haute sécurité dans la prison de Sincan près d'Ankara. - [afp - Adem ALTAN]
Le plus grand procès de suspects soupçonnés d'être impliqués dans le coup d'Etat avorté du 15 juillet s'est ouvert mardi près d'Ankara. Pas moins de 330 accusés risquent chacun plusieurs peines de prison à vie.

Les accusés, la plupart membres d'une école d'officiers militaires, sont poursuivis notamment pour assassinat, "tentative de renversement de l'ordre constitutionnel" et "appartenance à une organisation terroriste". Selon l'agence progouvernementale Anadolu, 243 des accusés sont actuellement en détention provisoire.

Salle spécialement construite

Le procès s'est ouvert sous haute sécurité dans une salle construite spécialement pour ce procès et pouvant accueillir jusqu'à 1558 personnes dans la prison de Sincan près d'Ankara.

Ce procès s'est ouvert alors que le correspondant en Turquie du quotidien allemand Die Welt a été placé lundi en détention provisoire. >> Lire: Un journaliste germano-turc placé en détention en Turquie

Ce procès est le dernier en date à s'ouvrir en Turquie pour des putschistes présumés, dont des milliers sont jugés, ou en passe de l'être, à travers le pays. Avant Sincan, le plus grand procès était celui qui s'était ouvert le mois dernier à Erzurum dans le nord-est de la Turquie. Il concerne 270 putschistes présumés.

agences/lan

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Plus de 43'000 personnes arrêtées

Les procédures judiciaires lancées après le putsch avorté sont d'une ampleur sans précédent en Turquie: plus de 43'000 personnes ont été arrêtées dans des purges engagées après le 15 juillet et l'instauration de l'état d'urgence.

Au-delà des putschistes présumés, les purges engagées visent les milieux prokurdes et les médias, ce qui a conduit des ONG à accuser le pouvoir de profiter de l'état d'urgence pour étouffer toute voix critique. L'ampleur de ces mesures suscite aussi l'inquiétude de l'Occident, notamment de l'Union européenne, dont les relations avec la Turquie se sont sensiblement dégradées ces derniers mois.

Ankara accuse le prédicateur islamiste Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis, d'être l'instigateur du putsch, ce que F.Gülen nie fermement. La Turquie demande régulièrement à Washington son extradition.