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Régime et rebelles ont commis des crimes de guerre à Alep, selon l'ONU

Alep en proie aux armes et des bombes, en septembre 2016. [AFP - Karam Al-Masri]
Alep en proie aux armes et des bombes, en septembre 2016. - [AFP - Karam Al-Masri]
Toutes les parties engagées dans la bataille d'Alep, qui a abouti le 22 décembre 2016 à la reprise totale de la ville par le régime syrien, ont commis des crimes de guerre, selon la commission d'enquête de l'ONU sur la Syrie.

"Toutes les parties ont commis de graves violations des lois humanitaires internationales constitutives de crimes de guerre", conclut la Commission d'enquête internationale indépendante sur la Syrie, dans un rapport d'enquête couvrant la période allant du 21 juillet, date du début du siège d'Alep par les forces du régime, au 22 décembre 2016, reprise de la ville.

L'enquête souligne également le rôle des forces alliées du régime dans cette bataille d'une "violence implacable", particulièrement celui de la Russie.

"Entre juillet et décembre 2016, les forces russes et syriennes ont conduit des frappes aériennes quotidiennes, faisant des centaines de morts et réduisant les hôpitaux, les écoles et les marchés en cendre", accuse le rapport.

Il dénonce aussi l'usage par les forces syriennes d'armes interdites comme le chlore ou les bombes à fragmentation.

Damas accusé de l'attaque d'un convoi humanitaire

La commission d'enquête accuse également, pour la première fois, le régime de Damas d'être responsable de l'attaque d'un convoi humanitaire le 19 septembre.

L'attaque, qui avait tué 15 travailleurs humanitaires selon le rapport, avait suscité un tollé international et mis un terme aux tentatives d'accord entre Washington et Moscou pour un cessez-le-feu.

"Tous les rapports, images satellites, témoignages et expertises médico-légales sur le terrain (...) impliquent les forces syriennes", selon l'enquête, qui estime que ces dernières ont "commis un crime de guerre". Damas a toujours démenti son implication, tout comme la Russie.

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afp/ptur

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Les rebelles également pointés du doigt

Le rapport de la Commission accuse également de crimes de guerre les rebelles syriens, qui contrôlaient Alep-est et ont mené une "campagne de bombardements indiscriminés" sur la partie ouest de la ville, sous contrôle gouvernemental. Il cite notamment des tirs le 10 août contre un minibus d'étudiants, qui ont tué 13 personnes, ou une attaque le 6 octobre contre un marché qui a fait 12 morts.

En outre, le rapport accuse des groupes rebelles d'avoir empêché des civils de fuir Alep-est, parfois en les exécutant, et de les avoir utilisés comme boucliers humains.

Le rapport qualifie enfin de "crime de guerre" l'accord final d'évacuation d'Alep-est, conclu sous l'égide de la Russie, soutien du régime, et la Turquie, alliée de l'insurrection.

Le pouvoir syrien serait prêt à parler transition politique

L'opposition syrienne a annoncé mercredi qu'il lui avait été dit par le médiateur de l'ONU Staffan de Mistura que les négociateurs représentant le
gouvernement syrien aux négociations de paix de Genève étaient prêts à discuter d'une transition politique.

"Nous avons appris de de Mistura qu'en raison de la pression exercée par la Russie, il y avait acceptation d'aborder les questions inscrites dans (la résolution du Conseil de sécurité) 2254 et, ce qui est le plus important, la transition politique", a déclaré Nasser al Hariri aux journalistes.

Il a ajouté que la délégation du gouvernement tentait de mettre d'autres points en priorité pour éviter d'aborder les questions politiques directement et faisait usage de la violence sur le terrain pour faire échouer les discussions.