"Nous avons tellement faim, nous n'avons pratiquement rien mangé en quatre jours", a témoigné mercredi Widaa, une jeune femme de 20 ans ayant réussi à s'enfuir de la ville assiégée.
Widaa fait partie des quelque 28'000 habitants de Mossoul-Ouest "accueillis au cours des dix derniers jours" par les autorités à l'extérieur de la ville, a indiqué le ministre chargé des déplacés et des migrations Jassem Mohammed al-Jaff.
Ces déplacés ne représentent toutefois qu'une petite partie des quelque 750'000 habitants de la partie ouest de la deuxième ville d'Irak, selon les organisations humanitaires.
Certains de ces habitants prennent de grands risques en cherchant à fuir les combats qui s'intensifient au fur et à mesure de l'avancée des forces irakiennes vers le centre de Mossoul, en particulier sa vieille ville.
Résistance "violente et farouche" des djihadistes
Les djihadistes du groupe Etat islamique opposent une résistance féroce dans le sud-ouest de Mossoul, a affirmé mercredi un haut commandant des forces du contre-terrorisme (CTS).
Ces unités d'élite combattent pour la "reprise du quartier résidentiel d'al-Maamoun, considéré comme important pour le contrôle de la route de Bagdad et les quartiers environnants", a précisé le général Abdel Ghani al-Assadi.
"La résistance" des djihadistes "est violente et farouche car ils défendent une ligne, et celle-ci est à mon avis la principale pour eux", selon lui.
Le commandement irakien des opérations conjointes a annoncé plus tard dans la journée que les CTS avaient réussi à reprendre le quartier résidentiel.
Les combats dans al-Maamoun ont provoqué d'importants dégâts, avec des maisons détruites et des rues défoncées. Le bilan des pertes humaines n'est pas connu.
afp/tmun
Vaste opération depuis le 19 février
Les autorités de Bagdad ont lancé le 19 février une vaste opération pour reprendre Mossoul-Ouest après la reconquête le 24 janvier des quartiers orientaux de cette ville coupée en deux par le fleuve Tigre. Elles sont appuyées par la coalition internationale antidjihadiste sous commandement américain.
Une reprise totale de Mossoul, le dernier grand fief du groupe Etat islamique en Irak, porterait un coup très dur à cette organisation responsable d'atrocités sur les territoires conquis en Irak et en Syrie voisine, mais également d'attentats sur d'autres continents.
L'armée irakienne contrôle les principaux axes autour de Mossoul
Les forces irakiennes ont coupé mercredi la route entre Mossoul et la ville de Tal Afar, à 60 km environ à l'ouest en direction de la Syrie, et contrôlent désormais tous les grands axes routiers autour du dernier grand bastion de l'EI en Irak.
La 9e division blindée de l'armée irakienne est à moins d'un kilomètre de la "Porte de Syrie", l'entrée nord-ouest de Mossoul, a déclaré un général irakien. "Nous contrôlons effectivement cette route, elle est dans notre point de mire", a dit l'officier, joint par téléphone.