La candidate du Front national à la présidentielle française fait l'objet d'une enquête ouverte pour l'envoi, en décembre 2015, de tweets contenant des photos d'exécutions menées par le groupe Etat islamique (EI), dont celle du journaliste américain James Foley.
La levée de l'immunité se limite aux faits incriminés et ne concerne pas l'affaire des assistants FN au Parlement européen, pour laquelle Marine Le Pen a refusé d'être entendue par la police la semaine dernière.
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Trois ans de prison
Elle n'est cependant pas sans risque pour la présidente du parti d'extrême droite, les faits qui lui sont reprochés pouvant être punis de trois ans d'emprisonnement et 75'000 euros d'amende sous certaines conditions.
"Je suis députée, je suis dans mon rôle quand je dénonce Daech", a-t-elle estimé jeudi matin sur la chaîne de télévision LCP, avant le vote en plénière, dénonçant "une enquête politique".
Convoquée par un juge d'instruction en avril 2016, elle avait refusé de s'y rendre, invoquant son immunité parlementaire.
reuters/fme
Une affaire qui remonte à décembre 2015
En décembre 2015, la présidente du FN avait diffusé trois photos sur Twitter avec le texte "Daech c'est ça!": un homme vêtu d'une combinaison orange sous les chenilles d'un char, un homme vêtu de la même manière enflammé dans une cage et un corps d'homme décapité avec la tête posée sur le dos.
Elle entendait protester contre le "parallèle ignoble" effectué, selon ses propos, par le journaliste vedette du groupe BFMTV et RMC, Jean-Jacques Bourdin, entre le groupe EI et le Front national.
Après une journée de polémique, la dirigeante du FN avait finalement retiré de son compte Twitter la photo du corps décapité de James Foley le 17 décembre 2015. "Je ne savais pas que c'était une photo de James Foley. J'apprends ce matin que sa famille me demande de la retirer. Bien évidemment, je l'ai aussitôt retirée", avait-elle dit.
Levée de l'immunité refusée à Gilbert Collard
Une information judiciaire a également été ouverte contre le député apparenté FN Gilbert Collard, qui avait lui aussi tweeté une image violente ce jour-là, pour la même raison. Mais le bureau de l'Assemblée nationale française a rejeté le 22 février une demande de levée de son immunité, jugeant la requête de la justice pas "suffisamment précise".