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La campagne de François Fillon face à des défections en cascade à droite

François Fillon jeudi lors d'une visite à Nîmes, dans le sud de la France. [EPA/Keystone - Guillaume Horcajuelo]
François Fillon jeudi lors d'une visite à Nîmes, dans le sud de la France. - [EPA/Keystone - Guillaume Horcajuelo]
L'équipe de campagne de François Fillon fait face à des démissions en chaîne après la décision du candidat de la droite française de maintenir sa candidature malgré sa convocation en vue d'une mise en examen.

Une quinzaine de permanents de la campagne présidentielle de François Fillon ont fait défection jeudi, rapporte Le Monde sur son site internet. L'équipe de l'ancien Premier ministre ne compte plus que des proches du candidat et des militants de Sens commun, mouvement issu de la Manif pour tous, selon le quotidien français.

L'annonce de François Fillon mercredi de maintenir sa candidature avait déjà provoqué le départ de l'ancien ministre Bruno Le Maire, qui a reproché au candidat Les Républicains (LR) d'avoir renié sa promesse du 26 janvier de se retirer en cas d'inculpation.

Catherine Vautrin, vice-présidente de droite de l'Assemblée nationale, a même réclamé "un autre candidat". Le parti de centre-droit UDI a de son côté "suspendu" sa participation à la campagne de François Fillon.

Départ de proches de Le Maire, Juppé et Sarkozy

Dans le sillage de Bruno Le Maire, des proches de l'ancien ministre ont quitté le navire Fillon, dont Yves Jégo, député de Seine-et-Marne (UDI), Arnaud Robinet, maire de Reims (LR), et Sébastien Lecornu, président du Conseil départemental de l'Eure (LR) et directeur adjoint de la campagne de François Fillon.

Des proches d'Alain Juppé ont également claqué la porte, dont Benoist Apparu, député de la Marne (LR), et Gilles Boyer, trésorier de la campagne, tout comme des sarkozystes, à l'image de Pierre Lellouche, député de Paris (LR).

"La tournure que prend aujourd'hui la campagne nous apparaît incompatible avec notre façon d'envisager l'engagement politique", ont notamment écrit jeudi après-midi les juppéistes Benoist Apparu, Edouard Philippe et Christophe Béchu.

Au total, une soixantaine d'élus de droite ont fait défection, selon un décompte du site de Libération.

Fillon de retour sur le terrain

De son côté, François Fillon est reparti sur le terrain jeudi afin de faire campagne dans le Gard, dans le sud du pays, une région sensible au discours de l'extrême-droite.

Face aux critiques, sa garde rapprochée prévoit une grande manifestation dimanche à Paris. "C'est un rassemblement de soutien à François Fillon pour voir si le peuple considère qu'il faut lui apporter un soutien massif", a déclaré Valérie Pécresse, présidente du conseil régional d'Ile-de-France, sur BFM TV.

"Ce n'est pas un rassemblement contre les juges, c'est un rassemblement pour sa candidature", a pour sa part affirmé Jérôme Chartier, conseiller spécial et membre du premier cercle de François Fillon, sur France 5.

tmun avec reuters

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Alain Juppé "techniquement prêt"

Lors d'une matinée aux allures de psychodrame jeudi, l'hypothèse d'une candidature de substitution d'Alain Juppé a été retenue, avant que Nicolas Sarkozy ne s'y oppose, selon plusieurs sources au fait des discussions.

"Alain Juppé est techniquement prêt à y aller", précise-t-on dans l'entourage du maire de Bordeaux, "qui n'entend pas s'exprimer dans la situation actuelle". "Si l'appel à sa candidature est unanime, il le considérera", ajoute-t-on.

"La vérité, c'est que la 'Sarkozie' est contre lui", souligne un proche du premier cercle. "Alain Juppé le sait, Nicolas Sarkozy fera tout pour l'empêcher."
(ats)