Dans une lettre publiée sur le site internet du JDD, Patrick Stefanini regrette notamment que l'ex-Premier ministre français ait choisi de maintenir sa candidature à la présidentielle plutôt que se retirer, comme il le lui conseillait.
"Je ne suis donc plus le mieux placé pour diriger ta campagne et j'en tire les conclusions", écrit-il. "Tu peux t'appuyer sur Bruno Retailleau, le coordonnateur général de ta campagne, qui t'a encouragé à poursuivre."
"Patrick Stefanini sera en responsabilité jusqu'à l'issue du grand rassemblement populaire de dimanche place du Trocadéro. Il sera remplacé lundi matin à la direction de campagne par Vincent Chriqui", a précisé vendredi soir l'équipe de campagne de François Fillon dans un communiqué.
Démission de Thierry Solère
Plus tôt dans la journée, Thierry Solère, le porte-parole du candidat et organisateur de la primaire de la droite, a également annoncé "mettre fin" à ses fonctions.
"J'ai décidé de mettre fin à mes fonctions de porte-parole de François Fillon", a-t-il écrit sur Twitter. Peu avant, l'eurodéputée Nadine Morano avait demandé sur France Info que François Fillon arrête sa campagne et accompagne Les Républicains dans le processus de désignation d'un nouveau candidat. L'ex-ministre Dominique Bussereau s'est aussi "mis en retrait".
Dans une tribune publiée dans Le Figaro, l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin a lui estimé que François Fillon "emporte son camp dans une course vers l'abîme".
De leur côté, les centristes de l'UDI ont décidé de retirer leur soutien au candidat de la droite. "Nous demandons solennellement aux Républicains de changer de candidat, faute de quoi nous ne saurions poursuivre cette alliance dans un tel aveuglement", a déclaré vendredi le président de l'UDI, Jean-Christophe Lagarde dans un entretien au quotidien Ouest France.
Depuis deux jours, et l'annonce que François Fillon sera mis en examen dans l'affaire des soupçons d'emplois fictifs de sa famille, une centaine d'élus ont annoncé qu'ils ne soutenaient plus François Fillon, selon un décompte de Libération. Parmi eux figurent l'ex-ministre Bruno Le Maire, la vice-présidente de l'Assemblée nationale Catherine Vautrin, l'ancien porte-parole d'Alain Juppé Benoist Apparu ou le député parisien Pierre Lellouche.
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Un plan B nommé Juppé
Dans le même temps, l'idée d'un plan B nommé Alain Juppé est de plus en plus souvent citée à droite. Selon son entourage, le maire de Bordeaux ne se "défilera pas" comme recours à l'élection présidentielle en France si "François Fillon se retire de lui-même" et s'il obtient un soutien "unanime" du parti Les Républicains.
"Alain Juppé est techniquement prêt à y aller", précise-t-on dans l'entourage du maire de Bordeaux, "qui n'entend pas s'exprimer dans la situation actuelle". "Si l'appel à sa candidature est unanime, il le considérera", ajoute-t-on.
"Il n'y a pas de plan B", a pour sa part assuré vendredi sur Europe 1 le sénateur Bruno Retailleau, resté fidèle à l'ex-Premier ministre. "Le mieux placé pour gagner aujourd'hui, c'est François Fillon."
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boi/tmun avec agences
L'hypothèse Juppé revient dans les sondages
Emmanuel Macron se place pour la première fois en tête des intentions de vote en vue du premier tour de la présidentielle, sauf dans l'éventualité d'une candidature d'Alain Juppé, selon un sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour l'émission "13h15 Dimanche" de France 2 publié vendredi.
Dans l'hypothèse d'un maintien de François Fillon, l'ex-ministre de l'Economie serait premier avec 27% des voix (+2 points par rapport au 26 février), devant Marine Le Pen, créditée de 25,5% (-1,5 point), et l'ancien Premier ministre dans la tourmente, stable à 19%.
Si Alain Juppé devait remplacer l'actuel candidat de la droite, le maire de Bordeaux prendrait la première place avec 26,5% de suffrages, devant Emmanuel Macron (25%).
Appels à une contre-manifestation dimanche à Paris
Des appels ont été lancés en vue d'une manifestation dimanche place de la République à Paris contre la corruption des élus, alors qu'un rassemblement de soutien à François Fillon se tiendra dans le même temps au Trocadéro.
Le rassemblement "Stop Corruption des élu-e-s" avec concert de casseroles était programmé avant l'annonce mercredi de celui organisé par le comité de campagne du candidat de la droite.