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"Le FN est le parti le plus corrompu, où il y a le plus d'emplois fictifs"

Bernard-Henri Lévy pense que la résistance au FN perdure en France
Bernard-Henri Lévy pense que la résistance au FN perdure en France / L'actu en vidéo / 1 min. / le 4 mars 2017
Pour le philosophe Bernard-Henri Lévy, interrogé dimanche dans l'émission Forum de la RTS, la résistance contre le Front national tient bon en France, droite et gauche confondues, et on se rend désormais compte que ce parti est corrompu.

Si les affaires de faux qui entachent la campagne de Marine Le Pen ne paraissent pas avoir d'impact sur l'électorat du Front national, pour Bernard-Henri Lévy, on commence à prendre conscience que "ces gens qui prétendent avoir la tête haute ont les mains bien sales".

Aux yeux du philosophe français, rencontré à Paris par la RTS, le parti "le plus corrompu, le plus népotiste, où il y a le plus d'assistants parlementaires bidons et d'emplois fictifs, c'est le Front national". Et il assure constater tant dans la droite républicaine qu'à gauche une "opposition inentamée" au FN, que ce soit chez François Fillon, Emmanuel Macron, Benoît Hamon ou les autres.

BHL estime par conséquent qu'il n'y a pas de raisons pour l'instant d'avoir peur, même si l'époque actuelle évoque volontiers les années 1910 ou 1930, avec l'affaissement des pôles de stabilité et des peuples européens qui vont au-devant de quelque chose qui pourrait être une catastrophe.

Je constate une opposition inentamée à ce que représente le Front national

Bernard-Henri Lévy

Opposé à Poutine et Fillon

Opposé depuis les événements d'Ukraine à Vladimir Poutine, dont il qualifie le régime de fascisant, Bernard-Henri Lévy réaffirme aussi la nécessité pour nos démocraties de s'opposer fermement à ce modèle de société. "C'est une question de fierté aussi", assure-t-il, estimant qu'une "nouvelle Guerre froide entre les Etats-Unis et la Russie se met en place".

C'est pour cette raison entre autres qu'il ne soutient pas François Fillon, car le candidat des Républicains n'a jamais caché son admiration pour le leader du Kremlin. L'intellectuel dit ne pas comprendre comment on peut soutenir en France quelqu'un qui agit "en sous-main pour soutenir le Front national".

Je ne comprends pas comment on peut aimer son pays, la France, et tresser des couronnes à Poutine, dont on sait qu'il agit en sous-main pour renforcer le Front national

Bernard-Henri Lévy

"America First est un mot d’ordre nazi"

BHL constate par ailleurs que l'antisémitisme est toujours une menace et qu'il gagne aujourd'hui surtout les Etats-Unis, qui semblaient jusque-là "immunisés". Selon lui, le slogan sous lequel Donald Trump a placé sa présidence, "America First", ramène "aux plus sombres heures de l'histoire américaine". Il juge ainsi que les juifs américains ont aujourd'hui des raisons d'avoir peur.

L'intellectuel français cite en exemple les actes antisémites qui se sont multipliés sans être condamnés par Donald Trump jusqu'à son intervention au Sénat mercredi. "Pour la première fois, le mot juif n’a pas été prononcé par le président lors de la commémoration de la Shoah", constate-t-il aussi.

Pour lui, la raison de cette montée de l'antisémitisme jusque dans l'administration Trump est la convergence de deux grands mouvements puissants et de nature antisémite: les "suprémacistes blancs qui ont notamment fait élire Donald Trump" et le mouvement à gauche de boycott d'Israël.

>> L'interview intégrale dans Forum dès 18h45

Laetitia Guinand/boi

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L'intervention en Syrie était nécessaire, selon BHL

"Continuer de discuter avec Bachar al-Assad est l'une des choses les plus cyniques et les plus répugnantes de notre temps", tempête encore Bernard-Henri Lévy au micro de la RTS. Il maintient aussi qu'une intervention en Syrie était nécessaire. "C'est Barack Obama qui a lâché la France en 2013, Hollande était prêt à y aller", ajoute-t-il.

Le bilan en Syrie, celui de la non-intervention, est infiniment plus catastrophique que le bilan de l'intervention en Libye, tonne celui qui fut au cœur de la décision française d'engager ses troupes pour faire tomber le régime de Kadhafi en 2011.

BHL revient d’ailleurs de Mossoul, où les combats font toujours rage pour libérer la ville irakienne des mains du groupe Etat islamique. Son documentaire diffusé samedi sur Arte a été tourné auprès des peshmergas, ces combattants kurdes qui représentent pour lui un modèle de société islamique, tolérant et égalitaire.