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Les Etats-Unis doutent du projet de compromis avec la Corée du Nord

L'ambassadeur du Japon Koro Bessho, l'ambassadeur américain Nikki Haley et le Sud-Coréen Oh Joon. [KEYSTONE - ANDREW GOMBERT]
L'ambassadeur du Japon Koro Bessho, l'ambassadeur américain Nikki Haley et le Sud-Coréen Oh Joon. - [KEYSTONE - ANDREW GOMBERT]
Les Etats-Unis ont exprimé leur scepticisme mercredi à propos d'un compromis proposé par la Chine qui aboutirait à une reprise des discussions avec la Corée du Nord, après les récents tirs de missiles de Pyongyang.

Le dirigeant nord-coréen a un comportement irrationnel, incompatible avec la diplomatie, a fait valoir devant la presse l'ambassadrice américaine à l'ONU Nikki Haley. Elle s'exprimait après une réunion à huis clos du Conseil de sécurité des Nations unies pour discuter d'éventuelles mesures contre la Corée du Nord, qui a procédé lundi à de nouveaux tirs de missiles.

La Chine, seule alliée de Pyongyang, a proposé un compromis pour éviter "une collision" entre les deux Corées. Elle a suggéré que le Nord suspende son programme nucléaire en échange de l'arrêt des manoeuvres militaires lancées par les Etats-Unis en Corée du Sud.

La proposition chinoise vise à "ramener les parties à la table des négociations", a expliqué le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi. La Corée du Nord avait elle aussi proposé en janvier 2015 de suspendre temporairement ses essais nucléaires si les Etats-Unis annulaient leurs manoeuvres prévues chaque année en Corée du Sud. Washington et Séoul avaient rejeté cette proposition.

"Toutes les options sont sur la table"

Pyongyang a tiré au moins quatre missiles balistiques à portée intermédiaire en direction du Japon. La Corée du Nord a admis vouloir s'entraîner à frapper les bases américaines installées sur l'archipel nippon.

Désireuse de "réévaluer la manière de procéder avec la Corée du Nord", l'ambassadrice américaine a affirmé que "toutes les options étaient sur la table". Elle n'a pas entièrement exclu des discussions directes. "Nous avons besoin de voir que la Corée du Nord prend des actions positives avant même de la prendre au sérieux", a-t-elle souligné.

Même son de cloche du côté des autres grandes puissances, qui estiment que c'est à la Corée du Nord de faire preuve de bonne volonté. "Ils ont lancé quatre missiles", a rappelé l'ambassadeur du Japon à l'ONU, Koro Bessho, avant la réunion.

Besoin de "réduire les tensions"

L'ambassadeur de Chine à l'ONU, Liu Jieyi, a insisté pour sa part sur la nécessité de "réduire les tensions". Pékin s'inquiète du déploiement par les Etats-Unis cette semaine d'un bouclier antimissile en Corée du Sud.

Ces manoeuvres ne sont "pas une menace pour la paix et la sécurité dans le monde", a nuancé l'ambassadeur britannique Matthew Rycroft. "C'est à la Corée du Nord de montrer par des gestes concrets et sincères qu'elle est prête à renouer le dialogue", a ajouté le représentant de la France, François Delattre.

Mardi, les Etats-Unis ont soumis un texte au Conseil de sécurité condamnant les tirs, une manière pour Washington de tester la réaction de Pékin. Le texte a été finalement adopté à l'unanimité des quinze pays du Conseil.

ats/tmun

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Six séries de sanctions à l'encontre de Pyongyang

Le régime nord-coréen a "catégoriquement rejeté" la condamnation de l'ONU de mardi, selon son ministère des Affaires étrangères. Il accuse les manoeuvres militaires américano-sud-coréennes de l'avoir poussé à prendre "les mesures les plus dures".

Le Conseil de sécurité a déjà imposé six séries de sanctions au régime communiste. Celui-ci a néanmoins procédé à deux essais nucléaires en 2016 et plusieurs tirs de missiles balistiques.

Après les tirs, le président américain Donald Trump avait réitéré "l'engagement à toute épreuve" des Etats-Unis pour la sécurité du Japon et de la Corée du Sud. Le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson doit se rendre la semaine prochaine au Japon, en Corée du Sud et en Chine.