C'est le Premier ministre luxembourgeois qui a annoncé la nouvelle sur Twitter, de fort vaticane manière:
Âgé de 59 ans, Donald Tusk, natif de Gdansk, la ville des chantiers navals berceau du syndicat Solidarnosc, occupe depuis décembre 2014 ce poste clé des institutions européennes.
Donald Tusk s'engage ainsi pour un deuxième mandat de deux ans et demi, jusqu'au 30 novembre 2019. "Je ferai de mon mieux pour rendre l'UE meilleure", a-t-il déclaré sur Twitter.
Il s'est dit "reconnaissant" de la "confiance" et de "l'évaluation positive" de son travail. Selon deux sources diplomatiques, la décision a été prise à l'issue d'un vote à 27 voix contre une. L'unanimité n'était pas requise.
Opposition de la Pologne
Le Premier ministre tchèque Bohuslav Sobotka a annoncé que seule la Première ministre polonaise, Beata Szydlo, s'était opposée à cette décision. Elle avait fustigé à son arrivée à Bruxelles l'hypothèse qu'un président du Conseil soit désigné sans le consentement de son pays natal.
Irritée, la Pologne veut bloquer la déclaration finale du sommet, ont indiqué deux sources européennes à l'AFP. Cela ne remet pas en cause la réélection de Donald Tusk.
Il s'agit d'un acte séparé voté à la majorité qualifiée. Mais le bras de fer engagé par Beata Szydlo avec ses homologues européens est toutefois susceptible de prolonger les débats au sein du Conseil européen.
Bruxelles accusée d'être soumise au "diktat de Berlin"
En réaction à la reconduction de Donald Tusk, le ministre polonais des Affaires étrangères, Witold Waszczykowski, a accusé l'UE d'être soumise au "diktat de Berlin". Un porte-parole du parti Droit et Justice (PiS), au pouvoir en Pologne, a pour sa part estimé que la réélection de l'ex-chef du gouvernement polonais démontrait que la voix des dirigeants européens avait peu de portée à Bruxelles.
Jaroslaw Kaczynski, chef de file du PiS, juge Donald Tusk "moralement responsable" de la mort de son frère jumeau Lech Kaczynski dans un accident d'avion en Russie en 2010, époque où Tusk dirigeait le gouvernement. Les enquêtes avaient conclu à une erreur de pilotage.
Le président français François Hollande avait défendu la candidature de l'ancien Premier ministre polonais "à la fois pour des raisons de continuité, de cohérence, de stabilité". Donald Tusk a pris la présidence du Conseil le 1er décembre 2014.
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