La CJUE devait trancher sur deux affaires, l'une en France, l'autre en Belgique. Les deux plaignantes ont été déboutées.
Le premier cas concernait une ingénieure musulmane licenciée par sa société française de conseil en informatique pour avoir refusé d'enlever son foulard lors d'une réunion avec des clients. Le second était celui d'une employée belge dont l'entreprise bannit dans son règlement le port de symboles religieux ou politiques.
Pas "une discrimination directe"
La CJUE a estimé que le règlement intérieur d'une entreprise interdisant le "port visible" de signes politiques, philosophiques ou religieux ne constituait pas "une discrimination directe".
La cour fixe toutefois un certain nombre de conditions à respecter. L'obligation de neutralité ne doit pas entraîner de désavantage pour des personnes adhérant à une religion ou à des convictions et doit être justifiée par un "objectif légitime", au travers de moyens "appropriés et nécessaires".
ta avec agences
La Turquie critique la décision de la justice européenne
La Turquie a critiqué mardi l'arrêt de la Cour de justice européenne (CJUE) estimant qu'une entreprise peut interdire le port du voile, jugeant qu'il renforce les courants hostiles à l'islam.
"La décision de ce jour de la Cour de Justice européenne sur le voile ne fait que renforcer les courants anti-musulmans et xénophobes", a écrit sur Twitter Ibrahim Kalin, porte-parole du président turc Recep Tayyip Erdogan.
Cette réaction de la Turquie survient au moment où Ankara évoque régulièrement "l'islamophobie" en dénonçant le refus de certains pays européens d'autoriser la tenue de meetings de soutien au président turc islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan en vue du référendum prévu le 16 avril sur le renforcement de ses pouvoirs.