Le quotidien Libération publie mercredi des extraits d'un procès-verbal de la Direction française de la répression des fraudes (DGCCRF) qui a contribué à l'ouverture en janvier d'une enquête de la justice pour "tromperie sur les qualités substantielles et les contrôles effectués".
Selon le document datant de novembre 2016, Renault "a trompé les consommateurs sur les contrôles effectués, notamment le contrôle réglementaire de l'homologation sur les émissions de polluants", et "a utilisé une stratégie ayant pour objectif de fausser les résultats de tests antipollution".
Des pratiques remontant à plus de 25 ans
Selon le quotidien français, la DGCCRF, "qui s’appuie sur le témoignage d’un ex-salarié, estime que certaines pratiques remontent à 1990".
Pour Libération, le procès-verbal met en lumière des écarts importants entre les performances de certains moteurs Renault au moment de leur homologation en laboratoire et leur utilisation en conditions réelles, en particulier les modèles Renault Captur et Clio IV qui dépasseraient le seuil réglementaire d'émission de dioxyde de carbone de respectivement 377% et 305%.
afp/pym
Le fantôme du scandale Volkswagen
Ces soupçons rappellent le scandale Volkswagen, qui a reconnu en septembre 2015 avoir équipé onze millions de ses véhicules diesel à travers le monde d'un logiciel destiné à tromper les contrôles anti-pollution. Partie des Etats-Unis, cette affaire a coûté pas moins de 23 milliards de dollars au géant allemand dans ce pays.
Volkswagen a déjà transformé en Suisse plus de 100'000 voitures diesels touchées par le scandale des moteurs truqués, parmi les près de 175'000 véhicules concernés dans le pays. Globalement, près de 3,4 millions d'automobiles ont été mises à jour.