Le président américain a déclaré, lors d'un discours au siège de l'Agence de protection de l'environnement (EPA) durant lequel il n'a pas mentionné la question du changement climatique, que son administration mettait un terme à la "guerre contre le charbon".
"Par le décret promulgué aujourd'hui, je prends des mesures historiques pour lever les restrictions sur l'énergie américaine, pour en finir avec l'intrusion du gouvernement et abroger les réglementations destructrices d'emplois", a dit Donald Trump.
Le "Clean Power Plan" visé
La principale mesure visée est le Clean Power Plan, introduit par Barack Obama en 2014, qui était au coeur des efforts engagés par l'ancienne administration pour lutter contre le changement climatique.
Contraignant les Etats à réduire les émissions de CO2 dans les centrales électriques d'un tiers d'ici 2030, par rapport aux niveaux de 2005, le plan n'a toutefois jamais été mis en oeuvre en raison des recours en justice déposés par plusieurs Etats républicains.
reuters/ptur
Les réactions pleuvent après le décret de Donald Trump
La Chambre de commerce américaine a salué avec force la remise en cause du Clean Power Plan, jugeant qu'il était "non seulement illégal, mais mauvais pour les familles et les entreprises américaines".
Parmi les chefs démocrates au Congrès, Chuck Schumer a dénoncé un texte qui démontre selon lui que le lobby des énergies fossiles "est de retour aux affaires" avec l'administration Trump.
Pour Bob Ward, du Grantham Research Institute à la London School of Economics, renoncer au Clean Power Plan rendrait "pratiquement impossible pour les Etats-Unis d'atteindre leurs objectifs de l'accord de Paris" (baisse de 26% à 28% des émissions d'ici 2025 par rapport à 2005).
L'ex-président de la COP21 dénonce "un recul grave"
Les décisions prises par la nouvelle présidence américaine en matière de lutte contre le réchauffement climatique constituent un "recul grave", a estimé mercredi l'ancien président de la COP21 Laurent Fabius.
"Le démantèlement d’importantes réglementations protectrices, l’encouragement à des projets polluants d’énergies fossiles, l’annonce d’une amputation massive des budgets nationaux et internationaux dans ce domaine sont contraires aux connaissances scientifiques les mieux établies et aux objectifs d’intérêt général poursuivis par l’Accord mondial de Paris, déjà ratifié par 141 pays dont les Etats-Unis", juge Laurent Fabius dans un communiqué.
L'ancien ministre français des Affaires étrangères fut l'artisan de l'accord de Paris adopté le 12 décembre 2015 lors de la 21e Conférence des parties à la convention climat.