Coup de théâtre au procès de Simone Gbagbo mardi: la Cour d'assises d'Abidjan a acquitté l'ex-première dame de Côte d'Ivoire de crime contre l'humanité lors de la crise postélectorale, alors que le procureur avait requis l'emprisonnement à vie.
Simone Gbagbo purge déjà une peine de 20 ans de prison pour "atteinte à la sûreté de l'Etat" prononcée en 2015.
Les parties ont "60 jours pour introduire un pourvoi contre cette décision", a souligné le juge, à l'issue de six heures de délibéré des six jurés.
Simone Gbagbo absente
Le procureur général du tribunal d'Abidjan avait requis une peine d'emprisonnement à vie à l'encontre de Simone Gbagbo, y voyant un acte pour sceller "la réconciliation nationale" après une meurtrière crise postélectorale.
Simone Gbagbo, dont la dernière apparition au tribunal remonte à fin novembre, était absente mardi pour dénoncer un procès qu'elle juge inéquitable.
afp/ptur
Tirs d'obus
Simone Gbagbo était jugée depuis le 31 mai 2016 pour son implication présumée dans des tirs d'obus sur le marché d'Abobo, un quartier d'Abidjan favorable à Alassane Ouattara - rival de son mari Laurent Gbagbo à la présidentielle de novembre 2010 - et pour sa participation à une cellule qui organisait des attaques menées par des milices et des militaires proches du régime.
Ces crimes ont été commis lors de la crise qui a fait plus de 3000 morts en cinq mois dans le pays, après le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire électorale d'Alassane Ouattara.
Laurent Gbagbo, l'ex-président ivoirien, est jugé de son côté par le Cour pénale internationale (CPI) de La Haye pour des crimes contre l'humanité commis pendant la crise de 2010-2011.