Modifié

La Caroline du Nord retire sa loi sur l'accès des transgenres aux WC publics

Des toilettes de genre "neutre" dans une université californienne [Reuters]
Des toilettes de genre "neutre" dans une université californienne. - [Reuters]
En voulant imposer dans quels WC devaient aller les personnes transgenres, l'Etat de Caroline du Nord a déclenché en 2016 une "guerre des toilettes". La loi controversée va finalement être remplacée par un nouveau texte.

Les deux chambres de l'Assemblée générale de Caroline du Nord se sont prononcées jeudi en faveur de la nouvelle loi, qui abroge de facto la mesure très controversée adoptée l'an dernier. Après le vote au Sénat et celui à la Chambre des députés, c'est désormais au gouverneur de promulguer le texte.

La loi concerne une infime minorité d'habitants. Elle impose dans les établissements publics l'utilisation des vestiaires et des WC selon le sexe figurant sur l'acte de naissance et non selon l'identité sexuelle à laquelle on s'identifie. Le texte interdit également aux autorités locales d'adopter des règles se voulant non discriminatoires.

>> Lire : Bras de fer aux Etats-Unis sur l'accès des transgenres aux WC publics

L'adoption de la loi en mars 2016 avait suscité des réactions outrées aux Etats-Unis et au-delà. Des appels au boycott se sont multipliés de la part d'artistes, d'entreprises ou d'institutions sportives.

>> Lire : Nombreuses annulations de concerts pour dénoncer une loi antitransgenre aux USA

Au final, au-delà de l'image écornée de l'Etat, les arguments financiers ont emporté la décision d'en finir avec cette loi. L'ex-gouverneur Pat McCrory qui l'avait fait voter n'a pas été réélu en novembre.

afp/ptur

Publié Modifié

Mauvais compromis pour les défenseurs des droits LGBT

Reste que cette loi laissera place à un "compromis" âprement négocié, les élus républicains majoritaires refusant une abrogation pure et simple. Les conservateurs ont obtenu que seul l'Etat puisse légiférer sur les transgenres jusqu'en 2020, empêchant les municipalités ou les autorités locales de prendre leurs propres mesures anti-discrimination.

Les associations de défense des transgenres et les militants LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) ont eux clairement affiché leur déception sur un "mauvais compromis". Le nouveau texte s'inscrit "dans le sens contraire de l'Histoire", a regretté l'organisation Human Rights Campaign.