"C'est inacceptable (...) de demander à l'Ukraine de prendre une telle décision extraordinaire pour faire plaisir à la Russie", a déclaré un vice-Premier ministre ukrainien, Viatcheslav Kyrylenko, dans un communiqué diffusé samedi en réaction à une lettre de l'Eurovision.
Daté du 23 mars et adressé au Premier ministre ukrainien Volodymyr Groïsman, le courrier a été dévoilé vendredi par des médias européens.
Menace d'exclusion
La secrétaire générale de l'Union européenne de radiotélévision (Eurovision ou UER), Ingrid Deltenre, y juge "inacceptable" d'exclure la chanteuse russe Ioulia Samoïlova de la compétition qui se tient le 13 mai à Kiev.
Le document demande à Kiev "d'intervenir et de s'assurer que l'artiste russe pourra rentrer en Ukraine en mai et participer". Faute de quoi la chaîne publique ukrainienne qui diffuse le concours "pourrait être exclue des événements futurs".
L'organisation assure encore que plusieurs pays membres de l'UER songent "à se retirer" du concours.
afp/ptur
Participation par satellite refusée
Les services secrets ukrainiens (SBU) ont interdit le 22 mars pour trois ans à Ioulia Samoïlova d'accéder au territoire ukrainien. Ils lui reprochent d'avoir donné un concert en Crimée en juin 2015, un peu plus d'un an après l'annexion de cette péninsule ukrainienne par la Russie.
L'Eurovision a tenté de dénouer le problème en proposant à la chaîne de télévision russe Pervyi Kanal de faire participer sa candidate via satellite, proposition que la chaîne a rejetée.
"Je pense que la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne et la Pologne auraient pris la même décision, tout comme n'importe quel autre pays de l'UER", a affirmé le vice-Premier ministre ukrainien. "La Russie peut participer à l'Eurovision-2017 à Kiev, mais si elle propose un candidat qui n'a pas violé la loi ukrainienne", a ajouté Viatcheslav Kyrylenko.