Quelque 6,7 millions d'électeurs inscrits sont appelés à choisir le président de la Serbie. Le chef du gouvernement Alexander Vucic, crédité de plus de 50% des intentions de vote dans les sondages, pourrait être élu dès le premier tour, face à une opposition faible qui présente 10 candidats.
L'homme fort du pays, un ancien ultranationaliste de 47 ans converti au centrisme et au rapprochement avec l'Union européenne, se présente sous les couleurs de son Parti progressiste de Serbie (SNS), principale formation de la coalition au pouvoir.
Le rôle de président est essentiellement honorifique en Serbie. Mais en cas de victoire, Aleksandar Vucic pourrait continuer à détenir la réalité du pouvoir en contrôlant le SNS, majoritaire au Parlement.
Adhésion à l'UE, dérive autoritaire
Aux yeux de ses partisans, le Premier ministre dispose du sang-froid et de la fermeté nécessaires face au manque de stabilité régionale dans les Balkans. Ses adversaires l'accusent en revanche de penchants autoritaires, comme en témoigne à leurs yeux sa mainmise sur les médias depuis que son parti est arrivé au pouvoir en 2012 et que lui-même a accédé à la tête du gouvernement il y a trois ans.
Considérée à l'Ouest comme un Etat paria pendant les conflits qui ont suivi l'éclatement de la Yougoslavie dans les années 1990, la Serbie a ouvert des négociations d'adhésion avec l'Union européenne. Elle espère les boucler d'ici 2019.
Cette intégration à l'UE est contestée par une partie importante de la population, qui voit les pays ouest-européens comme des suppôts de l'OTAN et de sa campagne de bombardements qui a mis fin à la guerre au Kosovo, favorisant l'indépendance de l'ancienne province serbe.
agences/mcat