Lors d'un entretien téléphonique dimanche avec le chef du gouvernement de Gibraltar Fabian Picardo, Theresa May a affirmé qu'elle ne conclurait "jamais d'accord qui laisserait passer les habitants de Gibraltar sous une autre souveraineté sans leur volonté librement et démocratiquement exprimée".
"La Première ministre a dit qu'elle restait engagée à travailler avec Gibraltar pour obtenir le meilleur résultat possible sur le Brexit et qu'elle continuerait à les inclure pleinement dans le processus" de négociations.
Un territoire "pas à vendre"
Le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson a lui assuré que "Gibraltar n'est pas à vendre", dans un entretien avec le Sunday Telegraph.
Le débat a ressurgi vendredi, après la présentation du projet d'"orientations de négociation" de sortie du Royaume-Uni de l'UE par le président du Conseil européen Donald Tusk. Ce document stipule que l'Espagne devra donner son feu vert pour qu'un accord sur le Brexit puisse s'appliquer à ce territoire britannique.
agences/kg
L'Espagne exclut de fermer la frontière
Le ministre espagnol des Affaires étrangères Alfonso Dastis a affirmé que Madrid n'avait "pas l'intention de fermer la frontière" avec Gibraltar, dans un entretien au quotidien El Pais.
"L'idée est que les Espagnols qui vivent à Campo de Gibraltar (dans la province de Cadix, ndlr) et qui y travaillent à Gibraltar puissent continuer à le faire avec le Brexit", a-t-il dit. Quelque 10'000 frontaliers vont travailler chaque jour sur le Rocher et craignent que la situation ne change.
"Le statut de Gibraltar est inchangé depuis 1713. L'adhésion du Royaume-Uni au marché commun (européen) en 1973, lorsque l'Espagne n'était pas encore membre, n'a fait aucune différence. Cela ne devrait pas non plus entraîner de différence aujourd'hui", a-t-il ajouté.
La péninsule de 6,7 kilomètres carrés située à la pointe sud de l'Espagne compte quelque 33'000 habitants. Les secteurs clés de son économie sont les jeux en ligne et une finance offshore qui attire des capitaux de toute l'Europe. En 2002, les habitants de Gibraltar avaient rejeté par référendum une proposition de partager la souveraineté avec l'Espagne.