Modestes masures écrasées sous une avalanche de rochers et de troncs d'arbres, habitants désespérés cherchant leurs proches dans les décombres envahis de boue, soldats portant des enfants en larmes entre les carcasses de véhicules, Mocoa n'était dimanche que désolation.
Sous le ciel gris, plus d'un millier de secouristes s'activaient pour tenter de retrouver des survivants de la catastrophe qui a dévasté tard vendredi soir cette localité de 40'000 habitants, chef-lieu du département de Putumayo, depuis privée d'électricité et d'eau courante.
Une région habitée par des déplacés
Plus de sept tonnes de matériel médical et d'approvisionnement en eau et en électricité ont été expédiées dans la petite ville et 1292 collaborateurs du Système national de gestion des risques de catastrophe "travaillent à l'opération #TodosconMocoa" (Tous avec Mocoa)", a précisé cet organisme public.
De nombreux rescapés ont raconté qu'ils s'étaient juchés sur les toits parce que l'eau leur arrivait jusqu'au cou. "On pouvait entendre le bruit que faisait la rivière et c'est pour ça que ma famille est sortie, parce qu'on a su que la coulée arrivait", a décrit un fonctionnaire de 38 ans.
Des quartiers entiers, habités par nombre des 6,9 millions de déplacés du conflit armé qui a déchiré la Colombie durant plus d'une demi-siècle, ont été ravagés.
Les conséquences d'El Niño
Dans son dernier bilan, la Croix-Rouge a fait état de 200 morts dans cette tragédie, ainsi que de 203 blessés, certains souffrant de graves traumatismes crâniens, et d'un nombre encore indéterminé de disparus, précédemment évalué à environ 150.
Les pluies torrentielles, dues au phénomène climatique El Niño, affectent depuis plusieurs semaines toute la région des Andes. Le Pérou et l'Equateur ont eux aussi été touchés par de graves inondations au cours des dernières semaines.
kg avec agences