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Amnesty accuse un groupe espagnol d'ignorer le sort des migrants dans le Pacifique

Un camp de réfugiés sur l'île de Nauru, 2003 (image d'archive) [Keystone]
Un camp de réfugiés sur l'île de Nauru, 2003 (image d'archive) - [Keystone]
Amnesty International accuse le groupe espagnol Ferrovial d'être complice des mauvais traitements infligés à des migrants dans des centres de rétention offshore gérés par l'Australie, dans un rapport publié mercredi.

L'ONG de défense des droits de l'Homme avait déjà dénoncé en octobre des actes de "torture" dans un centre situé dans le micro-Etat insulaire de Nauru géré par la compagnie australienne Broadspectrum, appartenant à Ferrovial, et son sous-traitant Wilson Security.

Amnesty considère que ni Broadspectrum, ni Ferrovial qui a achevé de l'acquérir en juin 2016, n'ont pris de mesures suffisantes pour y respecter les droits de l'Homme (voir encadré).

"Un régime quotidien d'humiliation"

L'ONG évoque "un régime quotidien d'humiliation, d'abandon, d'abus et d'attention déficiente de la santé physique et mentale", avec des tentatives d'automutilation et de suicide rapportés par des réfugiés.

>> Lire aussi : L'Australie accusée de crimes contre l'humanité envers ses migrants illégaux

Dans son rapport, réalisé à partir d'informations publiées par les différents protagonistes et des médias, Amnesty estime que le groupe, "malgré l'accumulation de données, soit a des doutes, soit est aveugle sur les abus à Nauru et sur l'île de Manus et au rôle qu'y jouent Broadspectrum et Ferrovial".

afp/jgal

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Les entreprises se défendent et résilient le contrat

Ferrovial, Broadspectrum et le sous-traitant à Nauru Wilson Security ont annoncé ne pas vouloir prolonger le contrat du groupe avec le Département de l'immigration australien, arrivant à échéance en octobre 2017.

Dans une lettre jointe au rapport, Broadspectrum se dit "en désaccord avec les multiples affirmations selon lesquelles nous avons provoqué, contribué à provoquer ou été complices de violations des droits de l'Homme". Le groupe rappelle qu'il dispose d'un système pour "améliorer le bien-être des réfugiés", Amnesty le jugeant insuffisant.

Ferrovial affirme dans cette lettre que son rachat de Broadspectrum n'était pas "motivé par les bénéfices au détriment des droits de l'Homme" mais par la volonté de conquérir de nouveaux marchés.