L'objectif du report est de donner du temps aux Occidentaux de négocier avec la Russie, soutien de Damas. La proposition de résolution présentée par Washington, Paris et Londres pourrait cependant être votée dès jeudi, selon des diplomates à l'ONU.
Moscou avait jugé "inacceptable" en l'état le texte condamnant l'attaque chimique perpétrée mardi contre la ville syrienne de Khan Cheikhoun, qui a fait 86 morts selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.
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Un "affront à l'humanité" pour Donald Trump
Donald Trump a menacé mercredi de passer à l'action en Syrie, au lendemain de cette attaque qu'il a qualifiée d'"odieuse" et d'"affront à l'humanité".
"Cette attaque sur des enfants a eu un énorme impact sur moi", a lancé le président américain en conférence de presse. Avec ce raid imputé au régime syrien, de "nombreuses lignes" ont été "franchies", a martelé le chef d'Etat républicain.
Il a reconnu que son "attitude vis-à-vis de la Syrie et d'Assad avait nettement changé", sans toutefois préciser davantage ce qu'il comptait faire.
Son administration ferme envers Moscou
Le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson a prévenu qu'il était "temps que les Russes réfléchissent vraiment bien à la poursuite de leur soutien au régime Assad".
Attendu les 11 et 12 avril à Moscou, il a ajouté qu'"il n'y avait aucun doute dans (son) esprit: le régime syrien sous la gouverne de Bachar al-Assad est responsable de cette attaque atroce".
Même fermeté à l'ONU de l'ambassadrice américaine Nikki Haley qui a fustigé la Russie pour n'avoir pas su tempérer son allié syrien. Elle a menacé de mesures unilatérales des Etats-Unis en cas d'échec d'une action "collective" des Nations unies.
Nikki Haley a par ailleurs confié que Donald Trump "voyait la Russie comme un problème". "J'ai remonté les bretelles de la Russie plus de fois que je ne peux le compter (...). Ils ont fait des choses avec la Crimée et l'Ukraine... et maintenant, ils essaient de couvrir Bachar al-Assad. C'est le genre de choses qu'on ne va pas laisser passer", a-t-elle martelé.
agences/ptur
Des autopsies en Turquie confirment l'utilisation d'armes chimiques, selon Ankara
Des autopsies, menées en Turquie, de victimes de l'attaque confirment un recours à des armes chimiques par le régime de Bachar al-Assad, a affirmé jeudi le ministre turc de la Justice, cité par l'agence de presse progouvernementale Anadolu.
"Des autopsies ont été réalisées à Adana (sud de la Turquie) sur trois corps ramenés d'Idleb. Ces autopsies ont établi que des armes chimiques avaient été utilisées", a affirmé Bekir Bozdag, selon Anadolu. "Cet examen scientifique établit également que (Bachar al-)Assad a utilisé des armes chimiques", a ajouté le ministre turc, sans préciser sur quels éléments reposait cette accusation.
Enquête de l'OIAC en cours
L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a indiqué jeudi avoir une "enquête en cours" sur l'attaque présumée à l'arme chimique qui a fait 86 morts en Syrie.
L'OIAC a indiqué avoir "pris contact avec les autorités syriennes" et demander l'échange d'informations "concernant les allégations de recours aux armes chimiques dans (la région de) Khan Cheikhoun" dans le cadre d'une mission d'enquête devant établir un rapport sur l'incident survenu mardi.