La France n'est pas responsable de la rafle du Vel d'Hiv, selon Marine Le Pen
La France n'est pas responsable de la rafle du Vel d'Hiv, au cours de laquelle plus de 13'000 juifs furent arrêtés en juillet 1942, a estimé dimanche la candidate du Front national à la présidentielle, Marine Le Pen.
"Je pense que la France n'est pas responsable du Vel d'Hiv", a affirmé la dirigeante du parti d'extrême droite, dans l'émission Le Grand Jury sur RTL.
"Je pense que de manière générale, plus généralement d'ailleurs, s'il y a des responsables, c'est ceux qui étaient au pouvoir à l'époque, ce n'est pas la France, ce n'est pas la France." "La France a été malmenée dans les esprits depuis des années", a-t-elle poursuivi.
Dans un communiqué publié peu après l'émission, l'Union des étudiants juifs de France (Uejf) a dénoncé les propos "révisionnistes" de Marine Le Pen qui s'inscrivent selon elle "dans la lignée révisionniste du Front national".
Responsabilité reconnue par Chirac
La responsabilité de l'Etat français dans la déportation des juifs, longtemps passée sous silence dans la France de l'après-guerre, a été reconnue en 1995 par le président Jacques Chirac qui rompait alors avec la position de ses prédécesseurs.
En 2012, deux mois après son arrivée à l'Elysée, François Hollande a pour sa part qualifié la rafle du Vélodrome d'hiver des 16 et 17 juillet 1942 de "crime commis en France par la France".
reuters/mre
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Plusieurs dirigeants du Front national ont remis en cause ces dernières années la responsabilité de l'Etat français dans la déportation de Juifs, à l'image du fondateur du parti, Jean-Marie Le Pen, qui en 2010 a jugé scandaleux de rendre responsable le maréchal Pétain de la "persécution" des juifs.
Plus récemment, le vice-président du FN Florian Philippot a estimé que la responsabilité de l'Etat français dans la collaboration n'était pas "un fait historique". La responsabilité "de Français oui, ça c'est évident, de l'Etat français non, je mets la France et la République à Londres", a-t-il dit la semaine dernière.
Dans son programme présidentiel, Marine Le Pen, qui est à l'heure actuelle en tête des intentions de vote pour le premier tour, s'engage à "renforcer l'unité de la nation par la promotion du roman national et le refus de la repentance".