Une nouvelle étape décisive du scandale de corruption Petrobras a été franchie mardi au Brésil. Au total, 108 personnalités politiques de premier plan, y compris des dizaines de députés et sénateurs, figurent sur une liste de personnes protégées par une immunité, dressée par Edson Fachin, juge du Tribunal suprême fédéral, la plus haute juridiction du pays.
Toutes sont soupçonnées d'être impliquées dans un vaste réseau de corruption ayant détourné plus de deux milliards de dollars de la compagnie pétrolière d'État, selon ce document.
Des ministres clés
Plusieurs ministres clés figurent dans cette liste, dont l'influent Eliseu Padilha, chef de la Maison civile, qui a rang de quasi-Premier ministre dans le système politique brésilien.
Sont aussi visés le ministre des Affaires étrangères, Aloysio Nunes, nommé en mars, ou le ministre de l'Agriculture, Blairo Maggi, en évidence lors du scandale de viande avariée qui a secoué le Brésil ces dernières semaines.
agences/fb
Confessions explosives
En mars, le procureur général du Brésil avait demandé l'ouverture de 83 enquêtes contre des ministres et parlementaires jouissant d'une immunité et qui ne peuvent être jugés que par la Cour suprême. Le nom du président actuel Michel Temer a été cité dans l'affaire, bien qu'il n'ait pas été officiellement mis en cause.
La requête a été envoyée sur la base des confessions de 77 anciens cadres du géant du BTP Odebrecht.
L'affaire porte sur des dessous-de-table pour aider Odebrecht, autrefois numéro un du bâtiment en Amérique latine, à remporter des contrats avec la compagnie publique Petrobras.
L'ex-président Lula aussi inculpé
L'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), icône de la gauche, a été inculpé dans plusieurs volets de l'enquête.
Le juge Fachin a renvoyé son cas vers d'autres instances, dans la mesure où il ne jouit plus de l'immunité réservée aux chefs d'Etat, ministres ou parlemenaires.
C'est aussi le cas de sa dauphine, Dilma Rousseff (2011-2016), destituée l'an dernier pour maquillage des comptes publics.