Selon le quotidien d'opposition russe Novaïa Gazeta, plus d'une centaine de personnes, homosexuelles ou soupçonnées de l'être, ont été arrêtées depuis le début fin mars de cette vaste opération de répression contre les gays menée par les autorités.
Le journal, relayé par Le Courrier international, fait état de détention dans des "prisons secrètes" près de la capitale Grozny. Des témoignages évoquant des cas de torture et des décès ont aussi été publiés.
"L'homosexualité n'existe pas ici"
Les détenus seraient aussi contraints de livrer les noms d'autres homosexuels de leur entourage.
Toujours selon Novaïa Gazeta, c'est la volonté de militants LGBT d'organiser des gay pride dans la région qui a entraîné ces répressions.
De son côté, le porte-parole du dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov, interrogé par l'agence Interfax, a estimé qu'il était impossible d'"arrêter ou réprimer des gens qui n'existent pas dans la République. L'homosexualité n'existe pas ici."
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Des réactions aux Etats-Unis et en France
Alors que le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson est actuellement en visite en Russie, le département d'Etat a publié un communiqué dans lequel il fait état de son "extrême préoccupation" à la suite d'indications jugées "crédibles".
Il réclame une enquête "indépendante et crédible" de la part des autorités russes et leur demande de "prendre des mesures pour assurer la libération de toute personne injustement détenue".
"Toute la lumière doit être faite sur ces violations graves des droits de l'homme, garantis par plusieurs instruments internationaux auxquels la Russie a librement souscrit", a de son côté indiqué un porte-parole du ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault.
Deux candidats français à la présidentielle ont également réagi:
La communauté internationale doit condamner les exactions rapportées par la presse de Kadyrov contre les homosexuels en #Tchétchénie #LGBTI https://t.co/ymxDK0wwAB
— Benoît Hamon (@benoithamon) 11 avril 2017
Je condamne les actes odieux perpétrés contre les homosexuels en Tchétchénie. La France et l'Europe doivent s'engager contre ces attaques.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 11 avril 2017
Amnesty et HRW confirment
Amnesty International a de son côté exigé une "action urgente" et lancé une pétition en ligne pour "cesser d'enlever et tuer des homosexuels".
Human Rights Watch a souligné que les informations de Novaïa Gazeta sont "conformes" aux rapports récemment reçus de nombreuses sources sur le terrain, qui "ne laissent aucun doute".