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Veto russe à la résolution condamnant l'attaque chimique en Syrie

Le Conseil de sécurité de l'ONU réuni à propos de la Syrie le 25 septembre 2016. [Reuters - Andrew Kelly]
Le Conseil de sécurité de l'ONU réuni à propos de la Syrie le 25 septembre 2016. - [Reuters - Andrew Kelly]
La Russie a comme prévu opposé son veto à l'adoption d'un texte présenté par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France pour faire avancer l'enquête sur l'attaque chimique du 4 avril en Syrie.

La Chine, qui a opposé son veto à six précédentes résolutions sur la Syrie depuis le début du conflit, s'est cette fois abstenue, comme l'Ethiopie et le Kazakhstan. Dix pays ont voté en faveur du texte, contrairement à la Russie et la Bolivie qui ont voté contre. C'est la huitième fois que la Russie oppose son veto à une résolution de l'ONU sur la Syrie (lire encadré).

Moscou et Pékin ont un droit de veto, comme les trois autres membres permanents, Etats-Unis, France et Royaume-Uni. Le Conseil compte dix autres membres non permanents, renouvelés partiellement tous les ans.

Accusations contre le régime syrien

Washington, Londres et Paris ont proposé un projet de résolution amendé, proche du texte présenté aux 15 membres du Conseil la semaine dernière, qui condamne l'attaque du 4 avril et demande au gouvernement syrien de coopérer à l'enquête.

Les puissances occidentales estiment qu'il s'agit d'une attaque au gaz sarin et qu'elle est imputable aux forces du président Bachar al Assad, ce que Damas dément.

Condamnations

Le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson s'est dit "consterné" mercredi soir après le veto de la Russie. "La Russie a choisi le mauvais camp", a-t-il déclaré dans un communiqué publié à Londres.

François Hollande a estimé que la Russie avait pris "une lourde responsabilité" et a accusé Moscou de protéger "systématiquement son "allié Assad", selon un communiqué de la présidence française.

Le président américain Donald Trump a lui déclaré qu'il était "temps de mettre fin à cette guerre civile brutale" en Syrie.

>> Lire aussi : Moscou et Washington prêts au dialogue malgré une "faible confiance"

hend avec agences

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Sept veto russes précédents depuis le début du conflit syrien

En six ans de guerre, la Russie a protégé son allié syrien des pressions occidentales en opposant huit fois son veto au Conseil de sécurité de l'ONU, suivie à six reprises par la Chine.

En octobre 2011, la Russie et la Chine bloquent un projet de résolution des Occidentaux menaçant le régime de "mesures ciblées" pour la répression sanglante des manifestations.

En février 2012, nouveau veto russo-chinois à un projet de résolution présenté par les Occidentaux et des pays arabes condamnant la répression. Les 13 autres ont voté en faveur du texte.

En juillet 2012, Moscou et Pékin s'opposent à une résolution occidentale menaçant Damas de sanctions.

En mai 2014, la Russie et la Chine bloquent un projet de résolution français qui prévoyait de saisir la Cour pénale internationale (CPI) des crimes commis par les deux camps. Le texte était co-parrainé par une soixantaine de pays.

En octobre 2016, la Russie met son veto à un texte présenté une nouvelle fois par la France, qui appelait à une cessation immédiate des bombardements sur Alep, dans le nord de la Syrie. La Chine, qui s'alignait jusque-là sur la position russe, s'abstient.

Début décembre 2016, la Russie et la Chine mettent leur veto à une résolution demandant une trêve de sept jours à Alep.

Le 28 février 2017, la Russie et la Chine mettent leur veto à une résolution de l'ONU qui prévoyait des sanctions contre la Syrie pour son utilisation d'armes chimiques dans le conflit. Le projet de résolution, présenté par le Royaume-Uni, la France et les Etats-Unis, reçoit neuf voix pour et trois contre, ceux de la Chine, de la Russie et de la Bolivie.

"Possible" que la Russie était au courant de l'attaque chimique

Le président américain Donald Trump a déclaré mercredi qu'il était "possible" que la Russie ait été au courant de l'attaque chimique du 4 avril en Syrie, imputée au régime de Bachar al-Assad.

"C'est certainement possible, bien qu'improbable, et je sais qu'ils enquêtent à ce propos actuellement. J'aimerais pouvoir dire qu'ils (les Russes, NDLR) ne savaient pas, mais ils ont pu certainement savoir. Ils étaient là-bas", a déclaré le dirigeant américain.