"Il s'agit pour nous d'une fabrication à 100%. (...) Notre impression est que l'Occident, principalement les Etats-Unis, est complice des terroristes et qu'il a monté cette histoire pour servir de prétexte à l'attaque" américaine contre une base aérienne syrienne, a affirmé Bachar al-Assad.
Dans cette interview accordée à l'Agence France-Presse (AFP), le président syrien s'exprimait pour la première fois à la presse après l'"attaque chimique" de Khan Cheikhoun le 4 avril dernier et les représailles américaines trois jours plus tard.
Utilisation d'armes chimiques démenties
"Les seules informations dont dispose le monde jusqu'à présent sont celles publiées par la branche d'Al-Qaïda", a affirmé le chef de l'Etat syrien en référence au groupe djihadiste, Fateh al-Cham, qui contrôle la ville de Khan Cheikhoun avec les rebelles.
Bachar al-Assad a démenti toute implication dans l'attaque, arguant que son régime ne possédait plus d'armes chimiques depuis 2013: "Nous ne possédons pas d'armes chimiques(...) Il y a plusieurs années, en 2013, nous avons renoncé à tout notre arsenal (...) Et même si nous possédions de telles armes, nous ne les aurions jamais utilisées", a-t-il dit.
Enquête "impartiale" réclamée
Le président syrien a affirmé qu'il voulait une enquête sur ce qui s'est passé à Khan Cheikhoun, mais à condition qu'elle soit "impartiale".
"Nous allons oeuvrer (avec les Russes) en vue d'une enquête internationale. Mais elle doit être impartiale. Nous ne pouvons permettre une enquête que si, et seulement si, elle est impartiale et en nous assurant que des pays impartiaux y prendront part pour être sûrs qu'elle ne sera pas utilisée à des fins politiques", a-t-il dit.
agences/hend
Une attaque qui a fait des dizaines de morts le 4 avril
Les Occidentaux ont imputé au régime de Bachar al-Assad l'attaque chimique présumée et, en guise de représailles, les Etats-Unis ont mené leurs premières frappes contre une base militaire du régime syrien depuis le début du conflit il y a six ans.
L'attaque chimique présumée, dont les images de personnes saisis de convulsions ont choqué le monde, a causé le 4 avril la mort de 87 civils, dont 31 enfants, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).