Après une campagne marquée par les affaires judiciaires, l'attentat à Paris a remis sur le devant de la scène les questions de sécurité et de lutte contre le djihadisme, bien que des zones d'ombre subsistent sur cette attaque.
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Déplacements annulés
"Le risque zéro n'existe pas", a déclaré sur RTL Emmanuel Macron, qui a annulé ses déplacements. "Quiconque prétendrait qu'avec lui ou elle, il n'y aurait pas de tel risque? J'entendais Mme Le Pen dire encore il y a quelques jours 'avec moi il n'y aurait pas eu tel ou tel attentat', c'est à la fois irresponsable et mensonger," a asséné le candidat d'En marche.
S'exprimant à son QG de campagne à Paris, Marine Le Pen a appelé une nouvelle fois à la "maîtrise de nos frontières" et à la fin de l'espace Schengen. La candidate du Front national, qui veut "mettre fin au laxisme pénal inouï" et fermer les "mosquées islamistes", a également renoncé à ses déplacements prévus vendredi.
"En guerre"
Dans la foulée, François Fillon a déclaré que le combat contre le "totalitarisme islamique" serait la priorité de son mandat s'il est élu. "Nous sommes en guerre. Il n'y a aucune alternative, c'est eux ou nous", a souligné le candidat Les Républicains lors d'une déclaration à son QG de campagne.
Le tribun de la gauche radicale, Jean-Luc Mélenchon, a quant à lui maintenu un "apéro insoumis" prévu vendredi soir dans un quartier parisien. Il a jugé qu'il fallait "démontrer que les violents n'auront pas le dernier mot contre les républicains".
Fin de campagne
Le socialiste Benoît Hamon a pour sa part annulé un déplacement à Evry (Essonne) tout en maintenant une seconde visite à Carmaux (Tarn, sud-ouest). "La démocratie ne peut être empêchée par un acte terroriste, car c'est ce que les terroristes veulent", a-t-il insisté sur RMC.
La campagne officielle en vue du premier tour de la présidentielle de dimanche s'achève à minuit vendredi. La diffusion de sondages ou de déclarations des prétendants à l'Elysée sera alors interdite en France jusqu'à l'annonce des résultats dimanche à 20h00.
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agences/vtom
Matignon dénonce "l'instrumentalisation"
Le Premier ministre Bernard Cazeneuve a répliqué aux propos de Marine Le Pen et François Fillon après l'attentat. Il a dénoncé la "méconnaissance" de la candidate du Front National sur le sujet, en rappelant que le Front national s'était opposé depuis cinq ans à toutes les mesures engagées par le gouvernement "sans rien proposer de sérieux ni de crédible".
La candidate cherche, "comme après chaque drame" à "instrumentaliser pour diviser" les Français, a-t-il lancé. Bernard Cazeneuve s'en est également pris au candidat de la droite, François Fillon, en critiquant l'action de ce dernier quand il était Premier ministre.