Marine Le Pen, 48 ans, n'a pas réussi son pari d'arriver en tête du premier tour de la présidentielle, devancée par le centriste Emmanuel Macron et est donnée battue au 2e tour par tous les instituts de sondage.
>> Lire aussi : Emmanuel Macron et Marine Le Pen au second tour de la présidentielle
La candidate du Front National avait été longtemps donnée favorite du premier tour, en capitalisant sur le ras-le-bol des "invisibles" confrontés au chômage et à la peur du déclassement et portée par une vague nationaliste en Europe.
>> Voir aussi le portrait d'Emmanuel Macron : Ni de droite, ni de gauche, Emmanuel Macron a bousculé les clivages
"Femme de caractère"
La fille du cofondateur du Front National Jean-Marie Le Pen a débuté en février sa campagne sur le "patriotisme" et la "préférence nationale", se présentant comme la "candidate du peuple" face à "la droite du fric et la gauche du fric".
Ses sondages se tassant ces derniers jours, celle qui se décrit comme une "femme de caractère parfois abrupte" a durci ses discours et ajouté un "moratoire sur l'immigration légale" à ses engagements de campagne.
Son projet: en finir avec l'euro, taxer les produits importés. Mais aussi sortir la France des accords de libre-circulation de Schengen, ou expulser les étrangers fichés pour radicalisation.
Soupçons d'emplois fictifs
Soupçonnée d'avoir fait bénéficier des collaborateurs d'emplois fictifs au Parlement européen, elle a refusé de répondre à une convocation des juges en dénonçant une "cabale politique". La justice française a demandé au Parlement européen de lever son immunité.
Depuis son accession à la tête du FN en 2011, prenant la suite de son père avec lequel elle est désormais brouillée, cette battante a écarté les cadres les plus marqués, militants antisémites, nostalgiques de l'Algérie française - voire de la collaboration avec l'Allemagne nazie - ou catholiques intégristes.
Cette stratégie a payé: le parti est en progression constante à chaque élection. Mais une récente déclaration rejetant la responsabilité de la France dans une rafle de juifs à Paris sous l'occupation nazie, pourtant officiellement reconnue depuis 1995, a réveillé des images oubliées, suscitant les foudres d'Israël.
Pas destinée à la politique
En quête de crédibilité internationale, elle a organisé plusieurs déplacements qui lui ont permis quelques coups d'éclat. En janvier, elle s'est affichée dans le hall de la Trump Tower à New York, sans pour autant rencontrer le président élu. Au Liban en février, elle a refusé de porter le voile pour rencontrer le mufti de la République. Fin mars, elle s'est entretenue avec Vladimir Poutine à Moscou.
La benjamine des trois filles Le Pen, mère de trois enfants, deux fois divorcée et aujourd'hui en couple avec un des vice-présidents du parti, n'était pas destinée à la politique. Sa soeur Marie-Caroline devait à l'origine reprendre le flambeau d'un parti dominé pendant près de quarante ans par leur père.
Mais la vie politique tumultueuse du FN et les brouilles familiales ont ouvert la voie à cette avocate de formation au tempérament volcanique.
afp/boi