La plupart des politiques français ont donné lundi leurs consignes de vote pour le 2e tour de la présidentielle. Si la majorité appelle à soutenir Emmanuel Macron pour faire bloc contre Marine Le Pen, la gauche extrême se montre plus hésitante.
Ceux qui appellent à voter pour Emmanuel Macron
"L'abstention n'est pas dans mes gènes, surtout quand un parti extrémiste s'approche du pouvoir (...) Dès lors, je n'ai pas d'autre choix que de voter contre l'extrême droite. Je voterai donc pour Emmanuel Macron", a déclaré François Fillon, reconnaissant sa défaite au premier tour.
Après l'élimination du candidat des Républicains, plusieurs ténors de la droite, tels que François Baroin ou Jean-Pierre Raffarin, ont rapidement appelé à voter pour Emmanuel Macron au second tour afin de "faire barrage au Front national".
De son côté, le maire de Bordeaux Alain Juppé attend d'Emmanuel Macron qu'il précise son programme, mais le candidat malheureux à la primaire de la droite a annoncé officiellement qu'il votera pour lui au second tour.
Autre Républicaine à soutenir Macron, Nathalie Kosciusko-Morizet a elle tiré la sonnette d'alarme sur franceinfo, affirmant que ce n'est pas encore joué: "Je trouve que depuis hier soir on a tendance à négliger le deuxième tour."
A gauche, Benoît Hamon a reconnu assumer son échec et a appelé à voter Macron pour "battre le plus puissamment possible l'extrême droite".
L'ancien Premier ministre socialiste Manuel Valls a lui aussi appelé à "garantir une large défaite de l'extrême droite le 7 mai" en soutenant Emmanuel Macron.
L'ex-ministre de la Justice Christiane Taubira appelle pour sa part à voter "sans atermoiement" pour le candidat d’En Marche! et à mener ensuite "le combat pour les idées" lors des élections législatives.
Ceux qui appellent à voter pour Marine Le Pen
Le vice-président du Front national Florian Philippot a appelé les électeurs qui ont voté pour François Fillon ou Nicolas Dupont-Aignan au premier tour à donner leur voix à Marine Le Pen au second.
Pour son premier déplacement après le 1er tour, lundi dans le Pas-de-Calais, Marine Le Pen a dénoncé face à la presse "le vieux front républicain tout pourri dont plus personne ne veut".
Pour l'heure, aucun leader politique hors Front national n'a appelé officiellement à soutenir Marine Le Pen, même si certains militants, de droite notamment, ont indiqué qu'ils auront du mal à soutenir Macron.
L'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy et ex-présidente du Parti chrétien-démocrate Christine Boutin a par exemple appelé la droite à se rassembler "contre Macron", sans pour autant citer Marine Le Pen. Elle a notamment déclaré "avoir honte de l'appel de François Fillon à voter Macron".
La position du candidat des Républicains a aussi été jugé incohérente par l'eurodéputée et ancienne ministre Nadine Morano. Elle a également appelé sur Twitter à se mobiliser contre celui qu'elle surnomme "Emmanuel Hollande", sans pour autant inciter à voter pour le FN.
Ceux qui ne donnent pas de consigne
Jean-Luc Mélenchon, arrivé en quatrième position au premier tour, a dit qu'il ne donnerait aucune consigne de vote pour le second tour, soulignant n'avoir reçu aucun mandat pour s'exprimer à la place de ses électeurs. Le leader de la France insoumise a précisé qu'il laissera la "base" du mouvement en débattre avant de lui-même se prononcer.
Concernant les autres candidats en lice lors du premier tour, le candidat de l'Union populaire et républicaine François Asselineau a dit qu'il ne donnerait "aucune consigne de vote". Jacques Cheminade (Solidarité et progrès) non plus, mais il a déclaré qu'"à titre personnel", il refusait de voter pour Marine Le Pen, selon Le Parisien. L'indépendant Jean Lassalle a remercié ceux qui l'ont soutenu sans se prononcer sur le deuxième tour.
La candidate de Lutte ouvrière Nathalie Arthaud a elle appelé à "rejeter le vote" pour Marine Le Pen, sans pour autant appeler à soutenir Emmanuel Macron. Elle a déclaré que, pour sa part, elle voterait blanc.
Ceux qui appellent à manifester
Le candidat du Nouveau parti anticapitaliste Philippe Poutou a lui estimé que voter pour Emmanuel Macron "n'est pas un rempart contre le FN". "Pour faire reculer durablement ce péril, il n'y a pas d'autre solution que de reprendre la rue, contre l'extrême droite, mais aussi contre toutes celles et ceux qui, comme Macron, ont mis en place ou veulent imposer des mesures antisociales", a-t-il dit dans un communiqué.
Ceux qui n'ont pas encore décidé
Nicolas Dupont-Aignan, candidat de Debout la France, n'a pas donné de consigne de vote pour le deuxième tour et a annoncé qu'il se déciderait dans la semaine.
Jessica Vial
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