Lorsqu'ils ont contrôlé aux rayons X les 23 sacs déchargés d'un avion officiel du Qatar mi-avril, les employés de l'aéroport de Badgad n'ont vu qu'une image noire. En les ouvrant, ils ont trouvé des liasses et des liasses de dollars, enveloppées dans un matériel qui les rendait indétectables.
L'affaire remonte à décembre 2015. Amateurs de la chasse au faucon, 24 ressortissants qataris, dont des membres de la famille royale, ont eu la mauvaise idée de s'aventurer dans le sud de l'Irak, où ils ont été enlevés par une milice chiite.
Chasseurs libérés
Après des mois des négociations infructueuses, restait la rançon. Le quotidien britannique The Independent, qui raconte l'histoire, s'est procuré une note confidentielle du Premier ministre irakien. "Des millions pour des groupes armés? Est-ce acceptable?" a fustigé Haïder al-Abadi.
Le 21 avril, on apprenait la libération des chasseurs. Sans que cette rançon, désormais en mains irakiennes, ne soit versée.
ta
Monnaie d'échange dans les négociations en Syrie?
Selon une source proche du dossier, citée par l'AFP, les négociations menées en Syrie pour l'évacuation de plusieurs villes assiégées et la libération de milliers de prisonniers ont peut-être joué un rôle dans la libération de ces 26 amateurs de chasse au faucon, 24 Qataris et deux Saoudiens.
En effet, ces négociations ont été parrainées par le Qatar, proche de la rébellion syrienne, et par l'Iran, principal soutien du régime de Bachar al-Assad, rappelait la semaine dernière RFI. Et d'émettre l'hypothèse suivante: les chasseurs auraient servi de monnaie d'échange dans les tractations entre Doha et Téhéran.
Une milice chiite irakienne
Selon le quotidien britannique The Guardian, les ravisseurs présumés des chasseurs seraient les Kataeb Hezbollah, une milice chiite irakienne fondée par les gardiens de la révolution iraniens. Une milice distincte du Hezbollah libanais.