La présidente en congé du Front national, opposée à Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle, a fait cette annonce samedi lors d'une déclaration à la presse en compagnie de son nouvel allié. Marine Le Pen a justifié ce choix au nom du "patriotisme" et du "projet commun" défendus par Nicolas Dupont-Aignan.
Devant les médias, elle a loué en celui qui a engrangé 4,70% des voix au premier tour de la présidentielle le 23 avril la "capacité si rare aujourd'hui à dire non, à ne pas se résigner dès lors que l'avenir du pays est en jeu", et à "sortir du confort des formations installées".
Un appel à "sauver la France"
"C'est un jour historique car nous faisons passer les intérêts de la France avant des intérêts personnels et des intérêts partisans", a déclaré Nicolas Dupont-Aignan, qui a néanmoins assuré que son mouvement restait "totalement indépendant".
"Pour la France, j'invite les Français à nous rejoindre et à sauver leur pays, tout le reste n'est que du détail, que de l'écume mais il y a une vraie vague qui se lève dans le pays", a-t-il ajouté.
La candidate, donnée largement battue par les sondages face à son rival centriste Emmanuel Macron, cherche à élargir son socle électoral pour accéder à l'Elysée, quinze ans après l'échec de son père Jean-Marie Le Pen.
Une combine, selon Macron
En déplacement dans la Vienne, Emmanuel Macron a qualifié de "combine d'appareil" le soutien de Nicolas Dupont-Aignan à Marine Le Pen. "Ce à quoi on a assisté me semble être une combine d'appareil, qui a vocation à régler les problèmes de crédibilité de Mme Le Pen, qui (...) n'a pas d'équipe autour d'elle, et les problèmes de financement de M. Dupont-Aignan", a-t-il déclaré.
Pour le candidat du mouvement En Marche!, ce soutien signe par ailleurs une "clarification de la vie politique française".
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agences/jgal
Vives réactions à droite et au sein de "Debout la France"
Le soutien à l'extrême droite de ce souverainiste a entraîné la démission de plusieurs responsables de "Debout la France" et la colère d'habitants de la ville dont il est le maire, en région parisienne, qui ont manifesté au cri de "Dupont démission".
Dans les rangs de la droite, le député Jean-François Copé a dénoncé "une immense faute politique et morale" tandis que le secrétaire général du parti Les Républicains, Bernard Accoyer, a estimé que le souverainiste a "perdu son honneur" en rejoignant "ceux qui ont toujours combattu le gaullisme".