"Des individus masqués et cagoulés ont jeté des projectiles et des cocktails Molotov sur les forces de l'ordre", qui ont répondu en faisant "usage de grenades lacrymogènes", a indiqué la police. "Un CRS a été sérieusement brûlé par un cocktail Molotov", selon la préfecture.
Les quelque 150 activistes, dont des membres de la Confédération nationale du travail (CNT, anarchiste), ont été isolés et encadrés par les forces de l'ordre dans le secteur de la rue de Lyon, dans le 12e arrondissement de Paris.
Les heurts ont éclaté avant 15h, peu après le départ de la manifestation de la place de la République. Des dégradations ont également émaillé la manifestation, avec des vitrines dégradées ou encore un Abribus dont la vitre a été cassée.
La manifestation syndicale a réuni 30'000 personnes à Paris, selon la préfecture de police, soit près de deux fois plus de manifestants que l'an dernier (entre 16'000 et 17'000 selon la police).
Marine Le Pen appelle à "faire barrage à la finance"
"C'est cette chienlit et ce laxisme que je ne veux plus voir dans nos rues", a réagi la candidate à la présidentielle Marine Le Pen sur Twitter.
Plus tôt dans la journée, Marine Le Pen et son rival Emmanuel Macron se sont affrontés par discours interposés à l'occasion de la Fête du travail.
Dans un discours virulent, la candidate du Front national a appelé les Français à "faire barrage à la finance, à l'arrogance, à l'argent roi", en accusant son rival d'être "le candidat du système" après avoir été banquier puis ministre de François Hollande.
Avant ce meeting, des cadres du Front national ont déposé une gerbe au pied d'une statue de Jeanne d'Arc à Paris, célébrée pour "son amour de la nation" chaque 1er mai par ce parti anti-immigration et anti-Europe.
Emmanuel Macron candidat contre l'extrémisme
Au même moment, Emmanuel Macron a fleuri une plaque en mémoire d'un jeune Marocain tué à Paris par des militants proches de l'extrême droite en 1995 en marge d'un rassemblement politique de Jean-Marie Le Pen, le père de Marine et cofondateur du FN en 1972.
Cherchant à se placer sur le terrain des "valeurs" qu'il entend incarner face à l'extrême droite, le centriste de 39 ans enchaîne les commémorations sur le thème de la lutte contre l'extrémisme et la "barbarie" de la Seconde Guerre mondiale.
Il a notamment accusé le FN d'être "le parti de l'anti-France", contre lequel il a appelé à "l'esprit de résistance", devant quelque 10'000 personnes réunies à la porte de la Vilette.
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agences/jc/tmun
Macron refuse d'abandonner sa réforme du travail
Emmanuel Macron a en outre refusé lundi d'abandonner, s'il est élu dimanche, son projet de réforme du droit du travail. Ce retrait lui a été demandé par le candidat de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon en vue du second tour de la présidentielle.
"Les Françaises et les Français se sont exprimés et ont choisi le projet qui porte ses réformes. Je ne vais pas les trahir en me reniant. Et je veux demain pouvoir agir, être efficace. Donc ces réformes, nous les avons conçues, portées, nous les ferons", a-t-il justifié.