Le diagnostic que pose mardi l'invité du Journal du Matin de la RTS fait froid dans le dos: Yves Daccord va jusqu'à parler de "pays damné", qui subit une guerre très violente, pris entre les deux feux de l'Arabie saoudite sunnite et l'Iran chiite.
Le Yémen est un pays qui compte 27 millions d'habitants et qui importe sa nourriture à hauteur de 90%. Quelque 60 à 70% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.
Le CICR est d'ailleurs le seul acteur humanitaire sur le terrain qui a accès aux civils. Yves Daccord prévient qu'une famine est "sur le point d'arriver dans les deux ou trois mois qui viennent".
L'humanitaire sert à "dédouaner" la politique
Le directeur du CICR souhaite que s'installe une dynamique politique différente au Yémen, mais aussi dans d'autres pays qui subissent des conflits de longue durée.
Car, pour l'heure, le "champ humanitaire" est apparemment plus simple à mettre en place que le fait de s'asseoir autour d'une table pour négocier.
Armes chimiques en Syrie
Yves Daccord affirme par ailleurs que la plupart des parties au conflit en Syrie utilisent des armes chimiques.
Et si les acteurs ont recours à ces moyens et attaquent des hôpitaux, c'est qu'ils jouissent d'un espace d'impunité et "c'est peut-être ça qui est le signe le plus inquiétant".
pym