"Vous n'avez d'autre choix que d'ouvrir les chapitres (de négociation d'adhésion) que vous n'avez pas ouverts", a déclaré Recep Tayyip Erdogan lors d'un discours à Ankara. "Si vous les ouvrez, très bien. Dans le cas contraire, au revoir", a-t-il lancé.
Ces déclarations surviennent alors que les relations entre Ankara et Bruxelles, houleuses depuis le putsch manqué du 15 juillet 2016 en Turquie, se sont fortement tendues pendant la campagne pour le référendum constitutionnel sur le renforcement des pouvoirs du président Erdogan.
Processus en berne
Celui-ci a d'ailleurs adressé son message à l'UE lors de sa réadmission dans les rangs du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur), première disposition de la réforme à être appliquée.
Le processus d'adhésion d'Ankara à l'UE est actuellement dans les limbes et des progrès semblent peu probables. Depuis le début officiel des pourparlers, en 2005, 16 chapitres sur 35 ont été ouverts, le dernier en juin 2016.
afp/jvia
Sommet sur la Turquie le 25 mai
Si l'Autriche réclame l'arrêt des négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, les responsables à Bruxelles appellent à ne pas rompre les liens avec Ankara, qui reste un important partenaire, notamment sur le dossier migratoire et dans la lutte antiterroriste.
Le chef de l'Etat turc a plusieurs fois évoqué une possible consultation populaire afin de décider de poursuivre ou non le processus d'adhésion à l'UE. Il s'est également prononcé en faveur du rétablissement de la peine de mort en Turquie, une ligne rouge pour Bruxelles.
Le président du Conseil européen Donald Tusk compte ainsi avoir une discussion avec le président turc lors d'un sommet de l'Otan le 25 mai à Bruxelles.