Débat Macron-Le Pen, les détails d'un face-à-face qui s'annonce tendu

Un débat millimétré dans lequel aucun détail n'est laissé au hasard, de la forme de la table aux thématiques abordées. Des candidats qui ont passé les derniers jours à se préparer. Le point sur ce qui entoure le débat de l'entre-deux-tours en France.

Marine Le Pen contre Emmanuel Macron, l'affiche de ce face-à-face télévisuel est inédite. Pour cela et pour bien d'autres raisons, le débat de mercredi soir aura lieu sous haute tension.

Où et quand voir le débat?

L'affrontement entre la candidate du FN et celui d'En Marche! sera diffusé sur TF1 et France 2 dès 21h. Mais ces chaînes ont mis leur signal à disposition des autres télévisions et radios. BFM TV diffusera donc aussi l'émission. Du côté de RTSinfo.ch, nous suivrons le débat en direct dès 21h sur notre site, en texte et en vidéos.

Il est prévu que la confrontation dure entre 2 heures et 2 heures et demie. Environ 20 millions de personnes sont attendues derrière leur écran de télévision en France.

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Une dizaine de thématiques

Entre dix et douze thématiques devraient être abordées durant la soirée, mais leur liste n'est pas encore arrêtée entre les deux prétendants à l'Elysée, ni leur ordre. En 2012, les thèmes avaient été les suivants: l'économie, le pouvoir d'achat, la crise de la dette, l'immigration, le nucléaire, la fonction présidentielle et la politique étrangère.

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Sur le plateau

L'émission sera enregistrée depuis des studios de la Plaine St-Denis, à l'extérieur de Paris. Quatorze caméras filmeront les passes d'armes entre les deux candidats, qui seront assis l'un en face de l'autre (Marine Le Pen à gauche, Emmanuel Macron à droite) à une table de 2,5 mètres, alors que les deux journalistes feront face aux téléspectateurs. Aucun public ne sera présent sur le plateau, contrairement à d'autres années. La température du plateau sera de 19-20 degrés, après consensus des équipes de campagne. Marine Le Pen ouvrira le débat alors qu'Emmanuel Macron le conclura, comme en a décidé un tirage au sort.

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Deux journalistes

C'est initialement David Pujadas et Gilles Bouleau, présentateurs du 20 heures de France 2 et de TF1, qui avaient été choisis comme animateurs mais le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a demandé la parité. Les chaînes ont donc choisi Nathalie Saint-Cricq, responsable du service politique de France 2, et Christophe Jakubyszyn, directeur adjoint chargé du service politique de TF1, en accord avec les candidats.

Interrogée dans l’émission Forum quelques heures avant le débat, Nathalie Saint-Cricq a confessé avoir dormi assez peu avant ce grand rendez-vous. Elle souhaite ne pas "être trop technique" et précise qu'une des priorités sera de "beaucoup écouter ce qui va se dire pour pouvoir ensuite rebondir", alors que l'ordre des questions a été établi avec les candidats et le CSA.

Les journalistes ne feront pas de vérification en direct des affirmations d'Emmanuel Macron et de Marine Le Pen, mais ils poseront les questions, recadreront le débat au besoin et seront les garants du partage équitable du temps de parole.

Je pense qu'il va se passer des choses imprévues… J'espère que ces imprévus seront des formules ou des tirades qui auront du fond.

Nathalie Saint-Cricq, co-animatrice du débat du second tour

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Des plans de coupe autorisés

Après plusieurs heures de discussions entre les équipes des candidats lors d'une séance mercredi en fin de matinée au siège du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), les plans de coupe ont été acceptés par les deux camps. Ils seront autorisés sous la surveillance de deux "réalisateurs conseils" choisis par chacun des camps et présents en régie.

Il s'agit d'une petite révolution car ces plans, qui montrent le visage d'un des candidats pendant que l'autre parle et qui rendent le débat plus vivant, étaient bannis du débat de l'entre-deux-tours depuis 1981, lorsque François Mitterrand en avait fait la demande face à Valéry Giscard d'Estaing. De tels plans de coupe avaient toutefois déjà été acceptés lors des deux débats précédant le premier tour, sans toutefois convaincre les équipes de campagne.

Quel enjeu?

L'enjeu est bien réel pour les deux candidats tant la proportion d'indécis semble grande. La tension entre la candidate du Front national et celui d'En Marche! devrait donc être maximale et ils se sont préparés minutieusement avec leurs équipes pour faire face aux attaques de l'autre camp.

Mais les débats de l'entre-deux-tours, réglés au millimètre, ne réservent souvent pas de surprises aux téléspectateurs. Tout au plus une réplique prend-elle le dessus sur les autres, comme cela avait été le cas avec le "monopole du coeur" de Valéry Giscard d'Estaing en 1974 ou le "moi président" de François Hollande en 2012.