L'enquête, qui en est encore à ses débuts, vise à savoir de quelle façon Uber a utilisé ce logiciel, a indiqué vendredi à l'AFP une source proche du dossier, confirmant une information du quotidien Washington Post.
C'est le bureau du procureur fédéral du district nord de Californie, Brian Stretch, qui est en charge de l'enquête, a ajouté la source sous couvert d'anonymat.
Contacté par l'AFP, un porte-parole du procureur n'a pas souhaité commenté.
Employés des autorités de régulation ciblés
Le logiciel, nommé Greyball et dont l'existence a été révélée en mars par le New York Times, fonctionnait grâce aux données des utilisateurs: les personnes travaillant pour les autorités de régulation étaient par exemple ciblées et voyaient leurs courses annulées.
Une autre manière d'évincer les contrôleurs consistait à vérifier que le numéro de carte de crédit d'un client était bien lié à une carte personnelle, et non à un compte gouvernemental ou de la police, selon le quotidien.
afp/tmun
Uber se défend
Uber a reconnu l'existence de ce logiciel et s'est engagé à ne plus l'utiliser. La ligne de défense du groupe sur Greyball a consisté jusqu'ici à dire que l'objectif principal du logiciel, qui permet d'afficher une version factice de son application sur le téléphone de certains utilisateurs, n'était pas d'échapper aux forces de l'ordre.
Uber affirme que ce logiciel avait beaucoup de fonctionnalités dont la protection de ses chauffeurs contre des utilisateurs violents ou enfreignant les conditions d'utilisation du service.
Série de scandales
Cette enquête du Département de la justice constitue un nouveau revers pour la société californienne, touchée par une série de scandales. Elle a été soupçonnée d'encourager un climat sexiste et toxique en interne, tandis qu'Alphabet, la maison mère de Google, a lancé des poursuites en justice en accusant Uber et une de ses filiales d'avoir volé ses technologies concernant les voitures autonomes.
La méthode de direction impétueuse et agressive du patron-fondateur Travis Kalanick est en outre de plus en plus contestée, de sorte que l'entreprise est en quête d'un numéro deux pour l'épauler.