Le président américain a autorisé le Pentagone à "équiper" les milices kurdes "autant que nécessaire pour remporter une nette victoire sur le groupe Etat islamique" à Raqa, a déclaré le porte-parole du Pentagone.
La décision constitue un tournant majeur pour l'administration américaine, à moins d'une semaine d'une visite du président turc Recep Tayyip Erdogan à Washington le 16 mai.
Fer de lance de la coalition
L'administration américaine s'était jusqu'à présent toujours refusée à aller contre l'avis de la Turquie, pays membre de l'Otan et allié stratégique des Etats-Unis, qui considère les milices kurdes (Unités de protection du peuple kurde, YPG) comme la branche syrienne des séparatistes kurdes de Turquie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Mais l'administration Trump a finalement décidé de valider le diagnostic posé depuis des mois par le Pentagone, selon lequel les milices kurdes sont le seul allié en Syrie capable de mener rapidement l'assaut contre Raqa et de porter un coup décisif au groupe Etat islamique.
Les YPG sont le fer de lance de la coalition arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS), qui sont elles-même "la seule force capable de prendre Raqa dans un futur proche", a indiqué le Pentagone. "Nous sommes pleinement conscient des inquiétudes des Turcs pour leur sécurité", a-t-il ajouté.
afp/fme
Tension turco-kurde en Syrie
La Turquie a mené des frappes en avril contre un QG des YPG dans le nord-est de la Syrie, faisant 28 morts. Des accrochages entre miliciens kurdes et l'armée turque ont également eu lieu le long de la frontière.
Les Etats-Unis ont, de leur côté, envoyé des véhicules militaires munis de drapeaux américains du côté syrien de la frontière pour effectuer des patrouilles avec des membres des YPG et prévenir tout nouvel accrochage.
Bilan de la guerre
La guerre en Syrie, déclenchée en mars 2011 par la répression de manifestations pacifiques en faveur de l'instauration de la démocratie a fait plus de 320'000 morts.