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Macron doit rassembler une droite et une gauche en quête de revanche

Le président élu Emmanuel Macron est en pleines tractations pour constituer son gouvernement. [REUTERS - Francois Mori]
Le président élu Emmanuel Macron est en pleines tractations pour constituer son gouvernement. - [REUTERS - Francois Mori]
Le président élu Emmanuel Macron est en pleines tractations pour constituer son gouvernement, alors que la droite et la gauche attendent de pied ferme leur revanche sur les élections législatives.

Le jeune président centriste et pro-européen sait qu'il doit rassembler des personnalités issues de la droite et de la gauche modérées s'il veut parvenir à constituer une majorité parlementaire et appliquer sans frein ses réformes. "Un casse-tête", résumait mardi le quotidien Le Parisien.

Sèchement éliminés au premier tour de la présidentielle, la droite (Les Républicains, LR) et le Parti socialiste (PS) attendent de pied ferme leur revanche aux élections législatives des 11 et 18 juin. Les deux formations tenaient chacune conclave mardi après-midi pour définir leur stratégie face au nouveau chef de l'Etat.

Juppé contre une "opposition brutale"

"Pour ma part, je ne suis pas dans l'état d'esprit d'une obstruction systématique et d'une opposition frontale", a souligné Alain Juppé, maire de Bordeaux et personnalité influente de la droite. L'un de ses proches, le maire du Havre Edouard Philippe, fait partie des personnalités citées comme possible Premier ministre de "rassemblement" d'Emmanuel Macron.

Le secrétaire général adjoint des Républicains Eric Ciotti a accusé Emmanuel Macron de vouloir "détruire" son parti, mais aussi le PS, en essayant de faire "des petits débauchages". Les Républicains et leurs alliés centristes de l'UDI ont toutefois lancé mardi "la mère des batailles". Leur projet pour les législatives est conçu comme un contrepoids au programme d'Emmanuel Macron, un "contrat d'alternance" qui édulcore les propositions de leur ancien chef de file, François Fillon.

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Une "gauche exigeante"

A gauche, le Parti socialiste a rappelé à l'ordre ceux de ses membres tentés de rejoindre le camp présidentiel, au premier rang desquels l'ancien Premier ministre Manuel Valls.

"Ce Parti socialiste est mort", a asséné mardi Manuel Valls, qui a semé le trouble en annonçant son intention de se présenter aux législatives sous l'étiquette "majorité présidentielle". "Impossible" dans ce cas de rester au PS, a martelé le patron du parti Jean-Christophe Cambadélis.

>> Lire : Manuel Valls veut être candidat "majorité présidentielle" aux législatives

Le premier secrétaire du Parti socialiste a plaidé mardi pour une "gauche exigeante" en vue des élections législatives de juin. Il a réuni dans la salle parisienne de La Mutualité les candidats investis par le PS pour les scrutins des 11 et 18 juin, qui se présenteront sur la base d'une plate-forme programmatique commune entérinée par un Bureau national.

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Le FN doit définir sa ligne

Aux extrêmes, le Front national de Marine Le Pen, qui a recueilli près de 34% des voix dimanche, et la France insoumise du tribun de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon (19,5% des suffrages au premier tour) espèrent eux aussi concrétiser leur poussée dans les urnes.

Déçu par l'échec de sa candidate, le parti d'extrême droite devait se réunir mardi pour en analyser les causes et définir sa ligne en vue des législatives. Marion Maréchal-Le Pen, l'une des deux membres du Front national à l'Assemblée nationale, a annoncé qu'elle ne briguerait pas un nouveau mandat aux élections législatives de juin. Sa tante Marine Le Pen pourrait elle aussi renoncer à se présenter.

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Promesse de renouvellement

Face à ces multiples adversaires, le mouvement centriste qui a porté Emmanuel Macron à l'Elysée s'est mis en ordre de bataille. Rebaptisé "La République en marche", ce mouvement créé en 2016 et sans ancrage local annoncera jeudi les noms de ses 577 candidats aux législatives.

Les derniers arbitrages s'annoncent délicats entre promesse de renouvellement - 50% des candidats doivent venir de la société civile - et souci d'efficacité. Signe de cette difficulté, le ralliement de Manuel Valls, personnalité clivante de la politique française, a été accueilli avec un certain embarras.

Autre priorité du nouveau président: le choix d'un Premier ministre capable d'incarner le rassemblement des Français. Emmanuel Macron annoncera sa décision après la passation de pouvoir avec son prédécesseur François Hollande, qui se déroulera dimanche matin au palais de l'Elysée.

afp/fme

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