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Les Républicains édulcorent le projet Fillon pour les législatives

Le maire de Bordeaux Alain Juppé refuse une opposition brutale à Emmanuel Macron. [AFP - GEORGES GOBET]
Le maire de Bordeaux Alain Juppé refuse une opposition brutale à Emmanuel Macron. - [AFP - GEORGES GOBET]
A un mois des législatives françaises, les Républicains ont lancé mardi "la mère des batailles" sur un projet conçu comme un contrepoids au programme d'Emmanuel Macron, qui édulcore les propositions de François Fillon.

François Baroin, qui mènera la campagne des Républicains (LR) vise officiellement la majorité absolue en juin (289 sièges), en caressant l'espoir d'une cohabitation. Un "troisième tour" de sursaut pour une famille politique encore sonnée par la défaite du premier tour et tentée dans ses rangs par l'ouverture d'une nouvelle manière qui se dessine avec l'élection d'Emmanuel Macron.

Mais le parti est plus que jamais tiraillé entre les tenants d'une ligne "sarkozyste" et un centre-droit "juppéiste".

Juppé contre une opposition brutale

"J'ai dit que je n'étais pas partisan au stade actuel de laisser entendre que, quoi qu'il arrive, nous étions décidés à nous engager dans une opposition brutale", a martelé Alain Juppé lors d'une conférence de presse à Bordeaux, ajoutant que l'exclusion à laquelle s'exposeraient les dissidents "est toujours un aveu de faiblesse".

Le sujet était sur la table du bureau politique de LR qui s'est réuni mardi après-midi afin d'adopter le "contrat d'alternance" pour le scrutin de juin.

Après avoir été discuté et amendé par les différents courants, le projet législatif a été adopté à l'unanimité et sera présenté mercredi au siège du parti, a fait savoir un participant.

Le Bureau national a en outre adopté une déclaration qui stipule que "tout membre des Républicains qui rejoindrait un autre parti politique se placerait de lui-même en dehors de notre famille politique".

Programme règlement de compte avec Fillon

La nouvelle mouture du projet législatif, qui promet baisses d'impôts et hausse du pouvoir d'achat, a tout du règlement de comptes avec François Fillon, muet depuis la victoire d'Emmanuel Macron, et auquel son camp, au-delà des affaires, reprochait l'absence d'inflexions sociales dans son programme.

Exit l'augmentation de deux points du taux de TVA, l'abrogation sine die de la durée légale du temps de travail, les 500'000 fonctionnaires en moins sur cinq ans, l'allègement de charges de 25 milliards d'euros pour les entreprises...: la radicalité du projet présidentiel est enterrée.

Les 100 milliards d'euros d'économies sur cinq ans sont toutefois maintenus.

reuters/fme

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